Lorsque le Comité de protection du milieu marin (MEPC) de l’Organisation maritime internationale a entamé cette semaine des négociations cruciales sur la décarbonisation maritime, les trois sièges réservés aux délégués américains étaient vides. Tout comme l’administration Trump a retiré les États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat parrainé par l’ONU au début de l’année, elle s’est maintenant retirée des discussions du MEPC à Londres.
Dans son message au ton dur, l’administration Trump a décrit les efforts de l’OMI comme « une tentative de redistribution des richesses sous couvert de protection de l’environnement ». Elle s’est en particulier opposée à l’objectif de l’OMI de parvenir à des émissions nettes nulles d’ici 2050, affirmant qu’il « encouragerait de manière imprudente l’utilisation d’hypothétiques carburants coûteux et non éprouvés ».
La réunion du MEPC doit décider de la mise en œuvre d’une taxe ou d’une contribution universelle sur les gaz à effet de serre (GES) et/ou d’une norme sur les carburants à base de GES. Ces deux mesures visent à atteindre les objectifs écologiques de l’OMI qui poussent le transport maritime à devenir un secteur à zéro émission nette d’ici 2050.
L’administration Trump a toutefois fermement refusé d’accepter toute mesure sur le choix du carburant ou les redevances sur les navires battant pavillon américain basée sur les émissions de GES. Elle envisagerait également des mesures réciproques pour compenser toute redevance sur les navires américains.
Le plan directeur de l’OMI prévoit une réduction de 40 % de l’intensité carbone du transport maritime d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2008, avec 5 à 10 % de l’énergie du transport maritime mondial provenant de sources d’émissions de GES nulles ou quasi nulles d’ici 2030.
Le syndicat Nautilus International exhorte les États membres de l’OMI à maintenir le cap
Entre-temps, le syndicat Nautilus International a exhorté les pays à poursuivre leurs plans de décarbonisation du transport maritime malgré l’abandon des négociations par l’administration Trump.
Le secrétaire général de Nautilus, Mark Dickinson, a déclaré : « Le transport maritime représente environ 80 % du volume des échanges internationaux de marchandises. Il est essentiel que notre industrie se décarbonise.
« Après des années de négociations et de pressions, le secteur du transport maritime prend enfin des mesures pour lutter contre les émissions. Les actions de l’administration Trump ne peuvent pas être autorisées à retarder les progrès à ce moment crucial.
« Nous appelons les États membres européens et internationaux de l’OMI à s’engager dans les négociations du MEPC. En outre, en tant que syndicat, nous poursuivrons notre campagne en faveur d’une transition juste – une transition qui place les travailleurs au cœur de ces changements, qui garantit qu’ils peuvent faire leur travail en toute sécurité et qui leur permet de bénéficier du déploiement des nouvelles technologies. »
(Photos de l’OMI)