Par Leo Ryan, rédacteur en chef
Peu de temps après la fermeture des opérations du CP Rail tôt dimanche et plusieurs milliers de travailleurs se sont dirigés vers des piquets de grève dans une situation confuse, le ministre canadien du Travail, Seamus O’Regan, a exhorté les parties en présence à parvenir à « une résolution rapide ». Au milieu de l’impasse et du shutdown, les négociations se poursuivaient néanmoins en présence d’un médiateur fédéral.
« Il y a toujours des défis dans les négociations, mais vous devez les surmonter pour obtenir l’accord dont vous avez besoin », a déclaré le ministre O’Regan sur Twitter. « Le CP et Teamsters Rail poursuivent leur travail aujourd’hui. Les Canadiens comptent sur une résolution rapide.
Quelque 3 000 chefs de train, mécaniciens, travailleurs des trains et de triage sont représentés par la Conférence ferroviaire Teamsters Canada (CFTC). Ils ont cessé leur travail après que les deux parties n’ont pas réussi à parvenir à un accord avant une date limite de minuit indiquant soit une grève, soit un lock-out.
Les plus de deux douzaines de questions en suspens qui n’auraient pas été résolues comprennent les salaires, les avantages sociaux et les pensions.
« Le Canada ne peut pas se permettre une autre perturbation de notre chaîne d’approvisionnement », a déclaré Karen Proud, présidente et chef de la direction de Fertilisants Canada. « Soixante-quinze pour cent de tous les engrais au Canada sont transportés par chemin de fer. Pendant la préparation des semis de printemps, chaque jour, franchement, chaque heure compte. »
Dimanche également, le président de la Chambre de commerce du Canada, Perrin Beatty, a exhorté le ministre O’Regan à déposer immédiatement une loi de retour au travail – une mesure que les autorités d’Ottawa ont hésité à entreprendre jusqu’à présent, mais plutôt pour donner plus de temps au processus de négociation.
« Cet arrêt de travail aura un impact profond et négatif sur toutes les entreprises canadiennes, grandes et petites, qui dépendent du rail pour leur chaîne d’approvisionnement », a déclaré M. Beatty. « Ces graves dommages aux chaînes d’approvisionnement canadiennes à une époque d’incertitude mondiale accrue s’étendront au-delà de nos frontières et nuiront à notre réputation de partenaire fiable dans le commerce international. »
Les chaînes d’approvisionnement du Canada subissent déjà les effets négatifs d’une combinaison de facteurs : les effets persistants de la pandémie de COVID-19, les récentes manifestations de convois de camionneurs bloquant les passages frontaliers et maintenant les effets, notamment sur l’approvisionnement mondial en carburant, de l’invasion russe de l’Ukraine. La congestion persistante au port de Vancouver en est un parfait exemple.
Le chemin de fer et le syndicat se sont blâmés pour avoir causé l’arrêt de travail tout en continuant de parler avec des médiateurs fédéraux. Mercredi dernier, le CP avait fixé un délai de 72 heures pour parvenir à un accord afin d’éviter un lock-out.
(Photo CFTC des travailleurs à la station Saint-Luc au début du lock-out)