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Trois membres du FMC demandent le rejet de la fusion CP/KCS

Selon un rapport publié sur la plateforme d’information JOC.COM, trois membres de la Commission maritime fédérale américaine (FMC) ont exhorté cette semaine les régulateurs ferroviaires à rejeter le projet de fusion du Canadien Pacifique et de Kansas City Southern, affirmant que même si cela pourrait ouvrir davantage de voies portuaires aux expéditeurs américains, cela finirait par nuire aux ports américains et aux systèmes ferroviaires intermodaux en déplaçant les volumes de fret vers les ports canadiens concurrents.

Carl Bentzel, Louis Sola et Max Vekich ont envoyé une lettre mardi au Surface Transportation Board, affirmant que la fusion, que les sociétés espèrent conclure au quatrième trimestre, porterait préjudice à l’emploi aux États-Unis, aux volumes des ports américains et aux investissements dans le réseau ferroviaire intermodal américain.

« De telles pertes économiques seront bien plus importantes que tout gain économique qui pourrait résulter d’une consolidation des réseaux ferroviaires du CP et du KCS », ont écrit les commissaires. Ils ont précisé qu’ils s’exprimaient individuellement et non au nom de la FMC.

Les inquiétudes de la FMC concernant l’utilisation des ports canadiens comme alternatives aux ports américains ne datent pas d’hier. En 2012, l’agence a mené une étude pour déterminer si les politiques américaines, notamment la taxe d’entretien des ports (une taxe de 0,125 % sur la valeur des marchandises importées), ainsi que la congestion aux États-Unis ont favorisé les expéditions vers les ports canadiens. Mais avec le départ du commissaire de l’époque, Richard Lidinsky, et les conclusions selon lesquelles les expéditeurs étaient attirés par les ports canadiens en raison de leurs faibles coûts, de leur efficacité et de l’atténuation des risques, l’agence a choisi de ne pas poursuivre l’étude.

Parmi les ports canadiens, Vancouver et Prince Rupert sont les plus grandes portes d’entrée pour les marchandises en provenance et à destination des États-Unis et ont pris des parts de marché à la Northwest Seaport Alliance de Seattle et Tacoma. Environ 25 % des importations de Vancouver sont destinées aux États-Unis, tandis que près des deux tiers des marchandises de Prince Rupert sont acheminées vers Chicago et plus au sud. Dans une bien moindre mesure, les ports de Montréal, Halifax et Saint John sur la côte est du Canada traitent une partie des marchandises américaines.

Le réseau CP-KCS fusionné offrirait aux expéditeurs de la région de Kansas City un réseau à ligne unique vers Vancouver et permettrait au chemin de fer de tirer parti de son accès à Chicago pour stimuler le commerce vers le nord depuis Lazaro Cardenas sur la côte pacifique du Mexique. Le réseau KCS relie également Veracruz sur le golfe du Mexique, ajoutant ainsi de la concurrence aux chemins de fer de l’ouest des États-Unis et, dans une moindre mesure, à leurs homologues de l’est.

Les ports canadiens bénéficient d’un soutien beaucoup plus important de la part du gouvernement fédéral que les ports américains. Par conséquent, autoriser la fusion CP-KCS « profiterait de manière disproportionnée aux ports canadiens et aux systèmes ferroviaires intermodaux principalement basés au Canada qui desservent les ports canadiens pour le transport de marchandises à destination des États-Unis », indique la lettre des membres du FMC. Par l’intermédiaire de son Fonds national des corridors commerciaux, le Canada a concentré ses investissements sur l’amélioration du flux de conteneurs de ses ports de l’Ouest vers le centre du pays et les centres intérieurs, a noté JOC.COM. (photo Canadien Pacifique)

 

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