La dernière édition de l’indice trimestriel de bonheur des marins de la Mission des gens de mer a révélé une stabilisation de la satisfaction des marins, marquant une légère augmentation alors que l’enquête entre dans sa 10e année. Le rapport du premier trimestre montre une augmentation globale du bonheur des marins à 6,98 sur 10, en hausse par rapport à 6,91 au quatrième trimestre 2024.
Malgré ces points positifs, certaines préoccupations majeures ont été soulevées dans l’enquête, telles que les pressions croissantes auxquelles est confronté l’équipage à bord des navires plus anciens, où les demandes d’entretien croissantes pèsent sur des ressources déjà limitées et ont un impact sur le moral des marins.
L’indice de bonheur des marins (SHI) est une enquête trimestrielle menée par, The Mission to Seafarers, en collaboration avec Idwal et NorthStandard, et soutenu par Inmarsat. L’indice, qui en est à sa dixième année d’existence, continue d’offrir un aperçu essentiel des expériences vécues par les marins, en mettant en lumière les domaines qui ont le plus besoin d’être améliorés. Les dernières conclusions réaffirment le besoin constant de placer le bien-être des marins au cœur des efforts visant à construire une main-d’œuvre maritime durable et résiliente.
La dernière enquête identifie la sécurité des effectifs comme la préoccupation la plus importante des gens de mer. Les personnes interrogées ont décrit comment la diminution de la taille des équipages, combinée au vieillissement de l’infrastructure des navires, crée une équation insoutenable. Nombre d’entre eux ont déclaré avoir dû mettre en place des systèmes de triage pour les tâches de maintenance, en ne s’occupant que des réparations les plus urgentes, tandis que l’entretien courant prend du retard. Ce schéma crée des défis techniques en cascade que les marins décrivent comme « accablants » et « démoralisants », affectant à la fois la sécurité opérationnelle et le bien-être personnel.
La formation est également apparue comme une préoccupation au Q1. Alors que de nombreux marins ont reconnu avoir accès à certaines opportunités de développement, d’autres ont exprimé le désir d’une formation plus ancrée dans la réalité. La dernière édition de l’Index appelle clairement à une formation plus cohérente, pratique et basée sur des scénarios, qui permette d’acquérir une véritable confiance en soi, et pas seulement des connaissances théoriques, en particulier dans les situations de stress ou d’urgence. Pour beaucoup, l’écart entre la formation et l’expérience vécue affecte directement leur sentiment de sécurité et de préparation en mer.
L’impact de la charge de travail et du stress continue d’être l’un des facteurs de stress personnel les plus importants. Les gens de mer évoquent les longues heures de travail, en particulier pendant les opérations portuaires, et décrivent comment les charges administratives excessives et la pression constante exercée par la direction à terre ont un effet négatif sur le moral. Plusieurs personnes interrogées ont fait part de leur frustration croissante de voir l’efficacité opérationnelle primer sur le bien-être humain, ce qui laisse peu de place au repos ou à la récupération.
La limitation des congés à terre continue d’être une frustration profondément ressentie. De nombreux marins ont souligné que les politiques restrictives et les mauvaises infrastructures les empêchaient de descendre à terre. Même lorsque les congés à terre sont techniquement autorisés, le manque de moyens de transport ou les contraintes de temps les rendent souvent impraticables.
Enfin, la charge émotionnelle des contrats prolongés et la connectivité limitée ne font qu’accentuer le sentiment de déconnexion avec les proches. Les marins ont signalé des niveaux accrus de mal du pays et de tension émotionnelle, et nombre d’entre eux réclament de meilleures options de communication et des horaires de rotation plus équilibrés.
(Photo IMO)