New York – Le Pacte mondial des Nations Unies et l’Initiative financière du Programme des Nations Unies pour l’environnement (UNEP FI) ont dévoilé le Protocole d’investissement océanique , un guide complet conçu pour mobiliser et accroître le financement en faveur d’un océan sain et résilient, qui soutient une économie océanique durable forte et innovante.
S’appuyant sur les Principes pour un océan durable du Pacte mondial des Nations Unies et les Principes de financement de l’économie bleue durable de l’UNEP FI, le Protocole offre aux institutions financières, aux assureurs et réassureurs, aux industries océaniques, aux gouvernements et aux institutions de financement du développement une voie claire pour mener collectivement la croissance de l’économie océanique durable afin d’atteindre les Objectifs de développement durable (ODD), dont l’ODD 14 (« Vie aquatique »).
Un océan prospère est essentiel à la biodiversité, à la sécurité alimentaire, à la résilience climatique et aux moyens de subsistance à l’échelle mondiale. L’économie océanique durable associe la santé des océans à la prospérité, rendant plus urgent que jamais un financement ciblé. Il est essentiel à la réalisation des ODD, de l’Accord de Paris et du Cadre mondial de Kunming-Montréal pour la biodiversité. La santé des océans étant indissociable de la prospérité mondiale, les pressions croissantes – hausse des températures des océans, surpêche, pollution, perte de biodiversité, faiblesse de la gouvernance et accès inéquitable aux ressources marines – soulignent l’urgence d’investissements et de politiques dédiés qui préservent les écosystèmes marins et favorisent des opportunités économiques équitables.
L’économie océanique représente déjà une taille équivalente à celle de la cinquième économie mondiale, les marchés mondiaux dépendant de l’océan et de ses industries pour soutenir 90 % du volume des échanges mondiaux. Le développement d’une économie océanique régénératrice et durable devient de plus en plus essentiel aux transitions mondiales dans les domaines du commerce, des infrastructures, de l’énergie, de la résilience climatique, de la sécurité alimentaire et du tourisme régénérateur. Le Protocole d’investissement océanique répond au besoin crucial d’actions rapides et globales pour préserver les écosystèmes océaniques et favoriser la croissance des secteurs océaniques durables. Il décrit des mesures concrètes pour aligner les investissements sur des résultats positifs pour la nature et le climat, favorisant ainsi l’innovation dans les secteurs océaniques clés.
D’ici 2050, la valeur marchande d’une économie océanique recentrée, durable et équitablement partagée devrait atteindre 5,5 billions de dollars américains.
Sanda Ojiambo, PDG et directrice exécutive du Pacte mondial des Nations Unies, a souligné l’importance accordée par le Protocole à la cohésion des diverses parties prenantes : « Le Protocole d’investissement dans les océans souligne le rôle transformateur que les entreprises, les gouvernements et les institutions de financement du développement peuvent jouer dans la protection de nos océans pour les générations futures. Il fournit un modèle pour accélérer les investissements responsables et garantir que tous les secteurs de l’économie contribuent à un océan sain et productif. »
« L’océan est à un tournant décisif, et les décisions que nous prenons aujourd’hui détermineront l’avenir de la vie sous-marine et bien au-delà. Le Protocole d’investissement océanique fournit aux acteurs financiers des conseils pratiques pour débloquer les capitaux nécessaires à une économie océanique durable et inclusive, qui devrait atteindre 5 500 milliards de dollars d’ici 2050. Mais le financement seul ne suffit pas. Les décideurs politiques doivent envoyer des signaux clairs et créer des environnements propices qui font de l’investissement durable dans l’océan un choix intelligent, sûr et stratégique. Ce Protocole appelle les dirigeants publics et privés à aligner les capitaux sur la santé des océans, car une planète bleue prospère est le fondement de la prospérité, de la résilience et du progrès mondial », a déclaré Eric Usher, directeur de l’Initiative financière du PNUE.
Les éléments clés du Protocole d’investissement océanique visant à guider les institutions financières, les assureurs et les réassureurs, les industries océaniques, les gouvernements et les institutions de financement du développement pour gérer les risques et comprendre les opportunités d’accroître la sécurité énergétique, la sécurité alimentaire et la sécurité des transports, tout en faisant progresser les solutions durables, comprennent :
- Orientation globale pour les banques, les investisseurs, les assureurs, les gouvernements et les institutions de financement du développement, leur permettant de gérer les risques environnementaux tout en recherchant des opportunités de croissance dans des secteurs tels que les énergies renouvelables offshore, les produits de la mer durables et les infrastructures résilientes au climat.
- Recommandations en matière de données et de divulgation, favorisant une plus grande transparence sur les risques et les impacts liés à la nature et s’alignant sur les cadres de reporting mondiaux, notamment le Groupe de travail sur les divulgations financières liées à la nature (TNFD), le Groupe de travail sur les divulgations financières liées au climat (TCFD) et les objectifs fondés sur la science.
- Feuilles de route sectorielles décrivant les pratiques de financement et d’exploitation responsables dans le transport maritime, le tourisme, la pêche, les énergies renouvelables et d’autres industries océaniques clés.
- Soutien aux politiques et à la réglementation pour favoriser des environnements propices à l’investissement, souligner l’importance de la planification spatiale marine et encourager les incitations aux pratiques durables.
- Rôle catalyseur du financement du développement dans l’avancement du développement des pipelines pour l’économie océanique durable, en particulier dans les marchés émergents et les communautés côtières les plus vulnérables au changement climatique.
La publication du Protocole d’investissement pour les océans intervient à un moment charnière, alors que l’élan mondial se renforce autour d’un programme positif pour la nature, de la course aux enjeux élevés pour réduire les émissions de carbone et de l’accélération des mesures visant à lutter contre la pollution plastique et chimique.
Les besoins et les opportunités d’investissement liés aux océans augmentent dans un contexte marqué par la dynamique en faveur d’un Traité mondial sur les plastiques et d’un Traité sur la haute mer, ainsi que par la mise en œuvre des ODD, du Cadre mondial de Kunming-Montréal pour la biodiversité et de l’Accord de Paris. Le Protocole vise à stimuler la collaboration multipartite et la mobilisation des ressources à l’approche des grandes étapes concernant les océans, le climat et la biodiversité.
En définissant une vision claire et des recommandations pratiques, le Protocole vise à donner à toutes les parties prenantes, publiques et privées, les moyens d’intensifier et d’accélérer les actions qui protègent les écosystèmes marins, soutiennent des moyens de subsistance durables et favorisent un développement économique inclusif.
(Photo Dreamstime de écosystèmes marins)
