Dans le cadre d’une escalade soudaine d’un conflit de travail à quai sur la côte ouest du Canada, la B.C. Maritime Employers Association (BCMEA) a annoncé aujourd’hui qu’à compter de lundi matin, elle « défendra » les travailleurs et travailleuses de mettre plus de 700 contremaîtres en lock-out en réponse à un avis de grève délivré par la section 514 de l’International Longshore and Warehouse Union (ILWU). Cela n’affectera pas les opérations de transport du grain ou de croisière.
Le syndicat avait déjà tenté de frapper les installations de DP World, mais a été bloqué en juillet dernier par le Conseil canadien des relations industrielles qui a jugé « illégale » l’exclusion d’un seul exploitant dans un différend sur les contrats collectifs.
L’arrêt de travail imminent touchera une trentaine de terminaux portuaires, dont ceux de Vancouver, le plus grand port du Canada, et de Prince-Rupert. Une action industrielle de 13 jours en juillet 2023 a gelé le commerce extérieur estimé à 10 milliards de dollars.
En réaction à la décision de la BCMEA, le président de la section locale 514, Frank Morena, a déclaré que le syndicat avait seulement prévu de « s’engager dans une action limitée sur le marché du travail » par l’interdiction des heures supplémentaires et le refus d’implémenter un changement technologique. Il a affirmé que les employeurs ont « réagi de façon complètement excessive » en menaçant un « lock-out à grande échelle » et qu’ils ont représenté une « tentative pour forcer le gouvernement fédéral à intervenir dans le différend ».
Une tactique de pression pour interdire les heures supplémentaires est mise en œuvre depuis octobre par le syndicat représentant les débardeurs de Montréal qui a lancé hier une grève « indéfinie » contre Termont, qui exploite deux terminaux à conteneurs.
Depuis l’expiration de notre contrat le 31 mars 2023, nos membres ont essayé à plusieurs reprises de négocier un nouveau contrat sans aucune mesure d’emploi, mais les employeurs du BCMEA ont refusé de bouger et veulent maintenant créer une crise au lieu de négocier. M. Morena a déclaré, alléguant que les employeurs refusaient de négocier sur des questions importantes comme les exigences en matière d’effectifs.
Une déclaration du BCMEA a déclaré que le lock-out vise à « faciliter la fermeture des opérations de façon sécuritaire et ordonnée » compte tenu de l’« escalade et de l’imprévisibilité des mesures de grève ».
« Nous n’avons pas pris cette décision à la légère. Cette action regrettable fait suite à un examen approfondi de l’intransigeance continue de la section locale 514 de l’ILWU et de sa décision provocatrice d’aller de l’avant avec un autre avis de grève, malgré le fait qu’il a été jugé avoir négocié de mauvaise foi à trois reprises. »
Les parties se sont rencontrées cette semaine avec l’aide de médiateurs fédéraux. La BCMEA a déclaré qu’elle était « profondément déçue que la section locale 514 de l’ILWU ait recours à la médiation à cette étape tardive de la négociation, avec des propositions et des positions qui ont fait reculer la négociation et qui ont donc empêché d’obtenir une convention collective.
Mercredi, la BCMEA a présenté une offre finale équilibrée et concurrentielle à l’ILWU, section locale 514. Si elle est acceptée, elle procurera à tous les contremaîtres des gains importants en salaires et avantages sans que les employeurs ne demandent de concession. L’offre finale comprend une augmentation salariale de 19,2 %, ce qui augmenterait la rémunération médiane du contremaître de 246 323 $ à 293 617 $ par année, sans compter les prestations et la pension. En moyenne, les travailleurs admissibles recevraient un paiement forfaitaire cumulatif d’environ 21000 $, y compris la prime de signature et les augmentations rétroactives des salaires jusqu’en avril 2023. Sous réserve de la date d’acceptation, le BCMEA acceptera d’accélérer et de verser la rétroactivité et la prime de signature en totalité à chaque membre d’ici la mi-décembre. »
(Photo du port de Vancouver)