Des douzaines de navires devraient accoster dans le port de Thunder Bay au cours des prochaines semaines alors que la demande de produits alimentaires de base, comme le blé commun et le blé dur, augmente autour du monde.
Les navires canadiens ont déjà chargé 200 000 tonnes métriques de céréales la semaine dernière, ce qui représente le double du volume moyen en mars. Le tronçon de la Voie maritime du Saint-Laurent entre Montréal et le lac Ontario, ouvert le 1eravril, permettant ainsi aux navires canadiens de parcourir la voie navigable entre les Grands Lacs et le Saint-Laurent pour acheminer les céréales des Prairies du port de Thunder Bay à la ville de Québec d’où on procédera à son transbordement à bord de navires océaniques à destination des marchés d’outre-mer. On commencera également à assister à l’arrivée de navires internationaux qui viendront prendre leurs cargaisons de céréales à la mi-avril à Thunder Bay.
« Pour l’instant, nous nous attendons à ce que les volumes de céréales soient supérieurs à la normale en avril. Nous avons à l’heure actuelle 650 000 tonnes métriques de céréales entreposées et prêtes à partir et nous recevons présentement d’autres livraisons par rail. Le port peut entreposer plus d’un million de tonnes métriques de céréales à la fois, alors qu’il présente les délais d’exécution les plus rapides voie ferrée, de sorte que nous sommes bien placés pour aider les agriculteurs canadiens à approvisionner leurs marchés, » de dire Tim Heney, PDG de l’administration portuaire de Thunder Bay.
La demande récente de la part des consommateurs et du gouvernement est venue accroître la production de pain et de pâtes autour du monde.
« Nous assistons à une forte demande de produits alimentaires de base, comme le blé commun et le blé dur, alors que la production est en hausse dans les moulins à farine et les usines de pâtes alimentaires partout sur la planète. La demande était déjà en hausse dans des pays comme l’Italie, qui a connu une récolte moindre l’an dernier, mais compte tenu de la pandémie de COVID-19, certains pays commandent davantage de blé commun et de blé dur pour accroître leurs réserves et répondre à cette nouvelle demande, » déclare Carsten Bredin, vice-président de la commercialisation des grains pour Richarson International Limited. « Le transport maritime sur les Grands Lacs et le Saint-Laurent jouera un rôle de premier plan dans la chaîne d’approvisionnement afin de transporter les céréales vers les marchés situés en Europe, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. »
Au cours des dernières semaines, le secteur maritime a adopté des mesures de protection strictes afin de protéger les travailleurs et la population, entre autres en obligeant le dépistage et la production de rapports pour les membres d’équipage des navires, des procédures de nettoyage additionnelles, la désinfection des mains, les interactions limitées à terre, la distanciation sociale sur le lieu de travail et le port d’équipement de protection.
Bruce Burrows, président directeur général de la Chambre de commerce maritime déclare : « La chaîne d’approvisionnement maritime au grand complet a collaboré avec le gouvernement et les organismes de santé publique à l’élaboration de mesures ayant pour but de protéger la santé et la sécurité de nos employés et nos intervenants. Nous sommes fiers de nos équipages et des intervenants à terre qui n’ont pas tardé à se mobiliser pour adapter leurs opérations et faire un effort spécial afin de soutenir l’économie canadienne et continuer de livrer les produits essentiels en cette période de crise. »
« Il est particulièrement important de maintenir le degré d’efficacité des chaînes d’approvisionnement, » d’ajouter Wade Sobkowich, directeur administratif de la Western Grain Elevator Association (WGEA), une association d’entreprises importantes dans le domaine des céréales qui exercent leurs activités au Canada et qui traitent collectivement plus de 95 % des exportations de céréales en vrac de l’Ouest canadien.
M. Sobkowich déclare : « Le secteur des céréales a été particulièrement durement touché cette année. Tout a commencé par une récolte tardive et une qualité variable, alors qu’on a assisté ensuite à des mesures de la part des travailleurs du domaine ferroviaire, à des coulées de boue et, pour couronner le tout, à des barricades. Nous sommes maintenant en train de transporter les céréales, les oléagineux et les légumineuses en pleine pandémie qui n’épargne personne. La seule lueur d’espoir concerne la forte demande de la part de nos partenaires commerciaux partout dans l’Atlantique, en Europe et en Afrique, ainsi que la reconnaissance des gouvernements, ce qui est essentiel afin que la chaîne d’approvisionnement des céréales puisse continuer de fonctionner. La réouverture du port de Thunder Bay et de la Voie maritime du Saint-Laurent est primordiale afin d’approvisionner le monde en denrées alimentaires et pour que le plus grand nombre possible de gens conservent leur emploi en cette période difficile. » (photo Commision canadienne du grain)