Par Leo Ryan, rédacteur en chef

Le troisième jour d’une grève de 360 travailleurs canadiens paralysant la Voie maritime du Saint-Laurent, des représentants de la Société de gestion de la Voie maritime du Saint-Laurent (SLSMC) et du syndicat Unifor ont accepté un avis du gouvernement fédéral pour renouveler les négociations par médiation vendredi matin à Toronto.  Mais dans une entrevue téléphonique avec Maritime Magazine, le directeur général d’une importante compagnie maritime canadienne a vivement critiqué aujourd’hui le fait de retarder de plusieurs jours une telle reprise.

« Si la solution pour le gouvernement est d’amener les choses à un règlement, ils ne montrent pas de grands signes d’urgence », a déclaré Gregg Ruhl, président et chef de la direction d’Algoma Central Corporation. « Je ne sais pas pourquoi ce n’est pas mercredi ou jeudi. Des millions de dollars s’évaporent chaque jour. »

« Le gouvernement doit prendre le taureau par les cornes grâce à une combinaison d’initiatives qui pourraient inclure une loi de retour au travail », a-t-il dit.

« Vous ne pouvez pas permettre à 360 personnes de fermer l’économie – c’est trop de pouvoir », a-t-il déclaré.

« Tout cela a des répercussions sur les chaînes d’approvisionnement des deux côtés de la frontière canado-américaine », a ajouté M. Ruhl.

« Jusqu’à présent, a-t-il poursuivi, l’arrêt de travail a eu des répercussions sur 13 navires Algoma et plus de 100 navires pour l’industrie, et ce n’est pas fini. »

Ruhl estime qu’Algoma perd 1 million de dollars par jour en ventes.

Quant à l’impact économique global sur l’industrie des Grands Lacs et de la Voie maritime, y compris sur les clients, il a avancé le chiffre de 110 millions de dollars US par jour, sur la base des conclusions d’une étude spéciale récente.

Commentaire de Canada Steamship Lines

Pour sa part, Allister Paterson, vice-président directeur et directeur commercial de Canada Steamship Lines, a déclaré que « CSL fait actuellement face à des perturbations considérables dans ses opérations en raison de la grève continue d’Unifor. Cette grève touche 15 des 17 navires des Grands Lacs de notre flotte.

« Chaque jour de grève se traduit par une réduction de 2 % de notre capacité de livrer des cargaisons à leur destination prévue avant la fermeture hivernale. Ces jours de navigation perdus coûteront cher à notre industrie, à nos clients et, en fin de compte, aux Canadiens, et l’ampleur de ces pertes sera déterminée plus tard. »

(Photo de Algoma Central Corporation)