Alors que les réunions de l’Autorité internationale des fonds marins (ISA) commencent cette semaine à Kingston, en Jamaïque, la liste des pays qui demandent une pause, un moratoire ou une interdiction de l’exploitation minière en eaux profondes comprend maintenant le Canada.
« Le Canada a pris de nombreux engagements à l’égard de la protection de la nature et s’est fait le champion de la conservation des océans au pays et partout dans le monde, a déclaré Susanna Fuller, vice-présidente, Conservation et projets, à Océans Nord. « Nous sommes heureux de voir que notre pays prend maintenant des mesures pour protéger davantage les eaux profondes, ce qui aura une incidence importante sur le déroulement des négociations de l’ISA cette semaine. »
L’exploitation minière en haute mer est une industrie émergente qui pourrait causer des dommages irrévocables à certains des derniers écosystèmes intacts de la planète. Ce sont des endroits que la science connaît très peu — récemment, des chercheurs ont annoncé qu’ils avaient catalogué plus de 5000 nouvelles espèces dans la zone Clarion-Clipperton, une région du fond marin qui pourrait bientôt être exploitée. Plus de 700 scientifiques ont signé une lettre demandant aux États de mettre fin à l’exploitation minière en haute mer en raison des quantités massives que nous ne connaissons pas et des dommages que l’exploitation minière des fonds marins pourrait causer à l’ensemble du système marin.
L’ISA est l’organisme international chargé de réglementer l’utilisation des fonds marins et de leurs ressources. Toutefois, il n’y a pas de cadre réglementaire en place actuellement pour l’exploitation minière commerciale en haute mer. Il y a deux ans, la République de Nauru a déclenché la « règle des deux ans » de l’ISA, qui exigeait que les pays établissent un code minier dans le délai imparti ou autorisent l’exploitation minière.
Les pays ont passé les deux dernières années à négocier, mais n’ont pas respecté l’échéance. La réunion au siège de l’ISA ce mois-ci décidera si l’exploitation minière en haute mer peut et devrait se poursuivre en l’absence de réglementation.
Plus tôt cette année, le Canada a annoncé un moratoire efficace sur l’exploitation minière en haute mer dans les eaux intérieures. Le Canada n’est pas un pays parrain de contrats d’exploitation minière en haute mer, et il n’a pas non plus de zones de contrats d’exploration dans les eaux internationales.
« Les pressions sont exercées pour protéger les eaux profondes, et l’appui du Canada à l’égard d’un moratoire arrive à un moment critique », déclare Nicole Zanesco, conseillère en politiques internationales d’Océans Nord, qui assiste à la réunion en personne. Nous nous réjouissons à la perspective de la poursuite de l’engagement du Canada à l’égard de l’ISA sur des questions clés comme la recherche et la protection environnementales, la bonne gouvernance et la transparence, et le renforcement des capacités. »
(Photo de The Metals Company : Les essais miniers en eau profonde dans la zone Clarion-Clipperton sont principalement axés sur les nodules polymétalliques)