Le bureau du représentant américain au commerce (USTR) a proposé de nouvelles mesures radicales visant la domination croissante de la Chine dans les secteurs maritimes mondiaux. Ces mesures comprendraient des frais potentiels pouvant aller jusqu’à 1,5 million de dollars par escale pour les navires construits en Chine.
Le représentant américain au commerce a indiqué que les parties prenantes pouvaient faire part de leurs commentaires sur les mesures proposées lors d’une audition publique prévue le 24 mars à la Commission du commerce international. La même date s’applique aux commentaires écrits.
Les mesures proposées font suite à la publication récente d’une enquête de l’USTR au titre de l’article 301, qui a établi que « les actes, politiques et pratiques de la Chine sont déraisonnables et entravent ou restreignent le commerce américain ». L’enquête a été lancée en réponse à une pétition déposée en mars 2024 par cinq grands syndicats américains, dont l’United Steel Workers et l’AFL-CIO.
Dans cette pétition, les syndicats demandent que les navires construits en Chine accostant dans les ports américains soient soumis à des redevances dont le montant varierait en fonction du tonnage et de l’âge du navire. Un « Fonds de revitalisation de la construction navale commerciale américaine » collecterait ces droits pour soutenir le programme de subventions différentielles à la construction, qui a historiquement soutenu les constructeurs navals nationaux avant d’être supprimé en 1982.
Selon le rapport de l’USTR, la part de la Chine dans la production mondiale de navires est passée de moins de 5 % en 1999 à plus de 50 % en 2023. La Chine contrôle également 95 % de la production mondiale de conteneurs et 86 % de l’offre mondiale de châssis intermodaux. En outre, la Chine détiendra plus de 19 % de la flotte commerciale mondiale depuis janvier 2024.
« La Chine présente son objectif de domination dans les secteurs maritime, logistique et de la construction navale en termes nationalistes, comme un concours à somme nulle opposant les entreprises qu’elle contrôle à toutes les autres », indique le rapport de l’USTR. Il affirme que les entités chinoises soutenues par l’État bénéficient d’importantes subventions, de financements préférentiels et d’avantages réglementaires qui faussent la concurrence mondiale.
En vertu des mesures proposées, les transporteurs dont la flotte comprend plus de 50 % de navires construits en Chine s’exposent à des redevances pouvant atteindre 1 million de dollars par escale dans un port américain, tandis que ceux dont la flotte comprend entre 25 et 50 % de navires construits en Chine paieraient jusqu’à 750 000 dollars par escale. Les mesures prévoient également l’obligation de transporter un pourcentage croissant des exportations américaines sur des navires battant pavillon américain, ce pourcentage devant atteindre 15 % dans un délai de sept ans.
(Photo du navire OOCL dans le port de Long Beach)