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Un nouveau leadership à l’Autorité internationale des fonds marins cherchera à rétablir la confiance sur les questions d’exploitation minière en haute mer

Par Leo Ryan, rédacteur en chef

L’élection vendredi dernier de l’océanographe brésilienne Leticia Carvalho comme prochaine secrétaire générale de l’Autorité internationale des fonds marins (ISA) pourrait ralentir les progrès dans l’établissement de règlements sur l’exploitation minière en mer profonde pour extraire des minéraux vitaux pour la transition énergétique mondiale. Cette agence, affiliée à l’ONU, surveille 54 % des fonds marins.

Actuellement en service au sein du Programme des Nations Unies pour l’environnement à Nairobi, Mme Carvalho prendra la relève de Michael Lodge, qui occupe ce poste depuis 2016 et a fait l’objet de vives critiques de la part de certains pays membres de l’ISA pour être trop proche des dirigeants des sociétés minières des fonds marins et prétendument agressivement pousser à la mise en place de règlements. Une fois que ces règlements seront en place, une industrie de plusieurs milliards de dollars sera mise en marche.

Élue par un vote de 79-34, Mme Carvalho a fait campagne en soulignant que la confiance avait été brisée et devrait être restaurée à l’ISA. « La divergence actuelle des points de vue entre les partis politiques au sein du conseil est largement due à un manque de confiance et de leadership, Il faut ajouter à cela les lacunes scientifiques que nous avons ou l’asymétrie des connaissances entre les pays membres. Il est temps de transformer l’ISA de façon significative », a déclaré Mme Carvalho.

Première femme à diriger l’ISA, Mme Carvahlo est également la première secrétaire générale ayant une formation en océanographie. Son mandat débutera le 1er janvier 2025 et se terminera en décembre 2028. 

Insistant sur la nécessité d’entreprendre davantage d’études scientifiques, quelque 37 États membres, dont le Canada, l’Allemagne, la France et la Suisse ont appelé à un moratoire ou à une pause dans les activités minières en haute mer.  La Chine, le Mexique, le Royaume-Uni, Nauru et même la Norvège soutiennent le concept de licences accélérées.

Une société minière canadienne basée à Vancouver, The Metals Company (TMC), a exprimé à plusieurs reprises son intention de demander un permis d’exploitation plus tard cette année, avant même que le code de minage ne soit terminé. Mais Mme Carvalho a dit qu’elle croit que l’octroi d’une telle licence avant que les règlements ne soient en place serait une « source de litiges ».

Pour le moment, l’attention internationale est concentrée sur une vaste aire intacte dans l’océan Pacifique central entre Hawaï et le Mexique, la zone de Clarion Clipperton (CCZ) où l’on trouve des dépôts de petite taille, appelés modules polymétalliques, qui contiennent des minéraux hautement enrichis, dont du cobalt, le manganèse et le nickel – très recherchés par les fabricants de batteries pour voitures électriques et d’autres infrastructures électroniques. Dans cette région, TMC mène depuis plusieurs années des expéditions de recherche qui ont particulièrement stimulé les actions de protestation de Greenpeace, un puissant groupe d’activistes environnementaux avec 3,5 millions de membres, 240O personnel et 15 000 bénévoles.

Créée par l’ONU en 1994, l’Autorité internationale des fonds marins a accordé la première licence d’exploration de modules polymétalliques à sa filiale Nauru Ocean Resources inc. (NORI) en 2011. TMC détient aujourd’hui des droits d’exploration sur trois zones de la zone CCZ. Pour le développement et les opérations, TMC a formé une alliance stratégique avec Allseas, un entrepreneur leader sur le marché de l’énergie offshore. 

(Voir la colonne First Watch du numéro de printemps 112 du Magazine Maritime pour un aperçu des implications mondiales de la controverse sur les mines en haute mer.)

(Photos de Leticia Carvahlo et de l’assemblée générale de l’ISA)

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