L’Autorité maritime et portuaire de Singapour (MPA) et le port de Rotterdam ont signé un accord de coopération visant à renforcer leurs efforts sur le corridor maritime vert et numérique Rotterdam-Singapour. Cet accord fait suite au succès du corridor en tant que moteur de la décarbonisation et de la numérisation du secteur maritime depuis son lancement en 2022.
Les deux ports ont depuis réuni 28 partenaires sur l’ensemble de la chaîne de valeur du transport maritime par conteneurs afin de favoriser le déploiement de carburants durables sur la route maritime de 15 000 kilomètres et de mettre en œuvre des solutions numériques pour améliorer l’efficacité. L’ambition collective est de réduire les émissions de gaz à effet de serre des grands porte-conteneurs sur le corridor de 20 à 30 % d’ici 2030, tout en accélérant l’adoption de normes et de solutions mondiales pour faciliter l’efficacité des escales, le flux des marchandises et permettre une manutention sans papier.
Pour soutenir la décarbonisation du transport maritime, la collaboration s’est concentrée sur l’expérimentation et l’accélération de l’adoption de carburants durables, dans le but de les rendre disponibles, acceptés et abordables pour une utilisation à grande échelle. L’accent sera mis sur les variantes biologiques et électroniques de l’ammoniac, du méthanol et du méthane, avec des groupes de travail établis pour chaque type de carburant.
Depuis 2022, plusieurs projets pilotes ont été menés, dont le premier soutage réussi de biométhane liquéfié équilibré en masse dans le port de Rotterdam. Un essai similaire est prévu à Singapour en 2025. Parmi les autres réalisations, citons l’achèvement d’une évaluation du cycle de vie des gaz à effet de serre (ACV) de l’ammoniac vert en tant que carburant marin, ainsi qu’un soutien important au développement et à la mise en œuvre du cadre de préparation des ports de l’Association internationale des ports (IAPH), qui aide les ports à évaluer leur préparation à l’approvisionnement en carburants marins durables.
Au cours de la prochaine phase, les partenaires prévoient de mener d’autres études et essais pour le soutage du biométhane, du méthanol et de l’ammoniac afin de soutenir leur utilisation future le long du couloir de navigation. Ils visent également à développer et à mobiliser des instruments financiers pour surmonter les obstacles financiers liés à l’utilisation de carburants à émissions faibles ou quasi nulles.
Sur le plan numérique, les deux ports ont testé avec succès l’échange de données de port à port pour échanger les horodatages d’arrivée et de départ des navires. En soutien aux initiatives numériques de l’OMI, cet effort vise à optimiser la planification de l’arrivée des navires et les opérations portuaires entre Singapour et Rotterdam.
(Photos Dreamstime de Singapour et de Rotterdam)