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La conférence Imagine Marine s’est concentrée sur la promotion du recrutement et du développement dans le secteur maritime

Par Julie Gedeon

Ottawa – La deuxième conférence annuelle Imagine Marine, qui s’est tenue les 7 et 8 octobre à Ottawa, a affiché complet avec 180 délégués issus de l’industrie, du gouvernement, d’établissements d’enseignement, de programmes de voile et d’organismes de recrutement et de formation désireux de faire progresser le développement de la main-d’œuvre maritime.

«Nous militons actuellement en faveur d’une stratégie nationale en matière de compétences maritimes qui soit soutenue par l’industrie, les syndicats, le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux qui ont des secteurs et des responsabilités maritimes », a déclaré Julia Fields, directrice générale de la Fondation canadienne des carrières maritimes, en accueillant les parties prenantes de huit provinces.

La stratégie proposée fait suite aux discussions tenues au sujet de l’étude de la CMCF sur le parcours des marins canadiens, publiée en mai. Le rapport souligne l’urgence d’attirer et de former de nouveaux talents, étant donné que les exploitants de navires nationaux doivent embaucher 8 300 nouveaux travailleurs d’ici 2029 pour pourvoir les postes vacants dus aux départs à la retraite et répondre à la demande de l’industrie.

Mme Fields a déclaré qu’une stratégie nationale globale menée par le CMCF encouragerait l’ensemble du gouvernement fédéral et ses homologues provinciaux concernés à reconnaître ce secteur comme une industrie en forte demande confrontée à une pénurie aiguë de main-d’œuvre et de compétences. « Cette reconnaissance permettrait d’accéder aux fonds existants destinés au développement de la main-d’œuvre qui profitent déjà à d’autres industries », a-t-elle déclaré.

«Deuxièmement, nous avons besoin d’une table ronde ou d’un groupe de travail gouvernemental qui coordonnent les différents ministères et les différents niveaux de gouvernement en collaboration avec les acteurs du secteur maritime, afin que nous puissions traiter certaines des questions systémiques en matière de formation et de développement de la main-d’œuvre qui concernent différents ministères », a-t-elle ajouté.

Mme Fields a souligné la nécessité de financer et de fournir des ressources clés qui profitent à l’ensemble du secteur. « Et tout cela doit faire l’objet d’un suivi et d’une amélioration continue. »

Un premier exemple est la somme de 670 000 dollars que la CMCF a reçue du gouvernement de l’Ontario pour développer un programme complet de main-d’œuvre en partenariat avec le Georgian College, les employeurs maritimes et les organisations syndicales, qui permettra de former et de perfectionner 64 marins en 12 mois.

Le capitaine Eben Marc, président de l’association Master Mariners of Canada, a réitéré la nécessité d’une stratégie globale. « Nous n’attirons pas suffisamment de personnes pour maintenir la main-d’œuvre », a-t-il souligné. « Une approche stratégique coordonnée impliquant des partenariats entre les gouvernements, les établissements d’enseignement supérieur et les acteurs du secteur est indispensable. »

Mises à jour de Transports Canada

La conférencière principale Joanna Manger, directrice générale de la Sûreté et de la sécurité maritimes à Transports Canada, a reconnu l’ampleur des défis à relever. « À moins d’apporter des changements significatifs, le système de formation maritime canadien ne pourra pourvoir qu’environ 40 % des postes à pourvoir dans les opérations maritimes clés. »

Afin de pallier les pénuries immédiates ou à court terme, Transports Canada a signé des accords réciproques avec 12 pays pour reconnaître mutuellement l’administration de la certification relative aux normes de formation, de certification et de veille des gens de mer (STCW). Transports Canada étudie également la possibilité de conclure d’autres accords réciproques avec 16 autres pays qui ont manifesté leur intérêt.

En septembre 2025, Transports Canada avait reçu 1 068 demandes dans le cadre du programme d’accords réciproques, dont 823 provenaient d’Ukraine. Le nombre le plus élevé d’approbations a également été attribué à 558 marins ukrainiens. D’autres accords n’ont pas connu le succès escompté. Par exemple, la législation fiscale des Philippines rend peu attrayant le travail de marin à l’étranger.

Afin d’augmenter les embauches au niveau national, Transports Canada a ouvert 21 agences de recrutement de marins. Il a également mis en place un programme d’équivalence en collaboration avec le ministère de la Défense nationale et des anciens Combattants. « Ce programme permettra aux métiers navals d’obtenir certains crédits en vue de l’obtention d’une certification maritime commerciale », a expliqué Mme Manger.

La mise à jour de la réglementation relative au personnel maritime est en voie d’achèvement, les projets de modification devant être publiés au printemps, accompagnés d’une analyse d’impact réglementaire.

Les efforts visant à améliorer le recrutement et la formation des populations sous-représentées, en particulier les Autochtones, les habitants du Nord et les femmes – se poursuivent, le gouvernement du Canada ayant dépensé 58 millions de dollars pour un programme de formation maritime depuis 2016 et annoncé au printemps dernier un nouveau financement de 29,8 millions de dollars jusqu’en mars 2027. Depuis 2019, le programme a directement soutenu plus de 1 700 diplômés.

Pénurie critique de personnel dans la marine

Le vice-amiral Angus Topshee a souligné que la Marine royale canadienne manque actuellement d’un quart des marins nécessaires et souffre d’un sérieux problème de visibilité au Canada. « Parmi tous les Canadiens qui se présentent dans nos centres de recrutement, seuls 6 % disent connaître ou s’intéresser à la Marine », a-t-il déploré.

La MRC est en train de revoir son approche en matière de recrutement et de formation. Elle a déjà confié la formation à la navigation dans les glaces et dans l’Arctique à la Garde côtière canadienne. Son prochain objectif est d’utiliser les 24 divisions de réserve de la Marine réparties dans tout le pays pour recruter et former de nouvelles recrues aux bases du métier de marin. Le recrutement et la formation initiaux étaient centralisés au sein des Forces canadiennes depuis 1968, mais la Marine prévoit de reprendre certaines responsabilités afin de pouvoir donner la priorité à la formation des individus aux tâches générales de marin.

« Pour nous, cela comprend toutes les qualifications de base de la formation militaire, ainsi que ce que nous appelons la formation environnementale navale, c’est-à-dire le contrôle des avaries à bord, la lutte contre les incendies, le contrôle des inondations, la survie en mer – toutes les tâches de base de la veille sur le pont – et nous voulons y ajouter la certification de matelot de pont de Transports Canada », a expliqué le vice-amiral Topshee. « Ainsi, si, pour une raison quelconque, les gens ne réussissent pas chez nous ou se rendent compte qu’ils aiment le secteur maritime, mais pas tellement la marine, ils sont prêts à saisir d’autres opportunités de carrière. »

Un autre objectif consiste à augmenter considérablement le nombre de patrouilleurs, qui sont idéaux pour la formation, avec un équipage de quatre personnes et pouvant accueillir jusqu’à 20 stagiaires à la fois. Seuls quatre sont actuellement en service, mais le vice-amiral Topshee espère porter ce nombre à 24 ou 30 afin qu’ils puissent être stationnés dans les Grands Lacs, le Saint-Laurent et la côte Est, en plus de la Colombie-Britannique.

« Nous concevons également un système qui nous permettra, dès l’arrivée des nouvelles recrues, d’établir un profil d’apprentissage individuel afin de connaître leurs aptitudes, d’écouter leurs préférences en matière de carrière et, lorsque nous identifions une lacune dans leurs connaissances ou leurs compétences, d’étudier la possibilité de résoudre ce problème en envoyant cette personne suivre une formation établie », explique-t-il. « En effet, 90 % des Canadiens vivent à moins de 50 kilomètres d’un établissement d’enseignement postsecondaire. »

À l’occasion de son 60e anniversaire, l’Académie de la Garde côtière canadienne a changé de nom en septembre dernier, abandonnant celui de Collège de la Garde côtière canadienne afin de refléter l’évolution qu’elle a connue en matière de formation maritime variée, avancée et spécialisée. Tout, depuis les derniers équipements de recherche et de sauvetage jusqu’à la numérisation des voyages, nécessite des connaissances et des compétences plus étendues. « Notre mandat est de veiller à ce que tout le personnel opérationnel reçoive la formation nécessaire pour accomplir son travail et maintenir les navires en état de fonctionnement », a déclaré le Dr David Gerbasi, directeur des études de l’Académie. « Cela inclut désormais les matelots, les graisseurs, le personnel logistique et les autres membres d’équipage de la flotte, ainsi que ceux qui souhaitent passer à des fonctions à terre, afin de s’assurer qu’ils possèdent les compétences et les aptitudes nécessaires. »

Karen Kancens, vice-présidente de la Fédération maritime du Canada, a souligné le 30e anniversaire du programme de certification en transport maritime qu’elle offre en partenariat avec l’Université Concordia. « Il est destiné aux personnes qui entrent dans le secteur maritime ou qui souhaitent évoluer latéralement ou verticalement dans ce secteur. Il a été développé parce qu’il n’existait aucun autre moyen d’acquérir ces connaissances et ces compétences que la formation directe en cours d’emploi, qui peut être inefficace et coûteux pour les employeurs et les employés », a-t-elle expliqué. Dispensé par des professionnels en activité, il aborde tous les aspects du secteur, des changements dans le commerce mondial aux clients maritimes les plus probables, en passant par les connaissements et les méthodes de manutention des marchandises. Bon nombre des 250 diplômés depuis 1995 ont gravi les échelons dans ce secteur.

Parmi les autres thèmes abordés lors de la conférence figurait la sensibilisation des jeunes Canadiens grâce à la voile et aux programmes de cadets, ainsi que les meilleurs moyens d’identifier et de traiter le harcèlement et les intimidations au travail.

Photo de Jeffrey Meyer Photography du panel sur le leadership ouvrant les sessions de travail. De gauche à droite : Stéphanie Aubourg, CSL Group ; Magda Diaz, SAAM Towage ; Erick Bergeron, Groupe Desgagnés ; Demetrios (Jim) Athanasiou, Corporation de gestion de la Voie maritime du Saint-Laurent.

– Photo d’introduction par Jeffrey Meyer Photography du vice-amiral Angus Topshee de la Marine royale canadienne pendant son discours liminaire.

– Photo par Jeffrey Meyer Photography de Julie Fields, directrice générale de la Fondation des carrières maritimes du Canada, et Joanna Manger, directrice générale de la Sécurité et de la sûreté maritimes de Transports Canada.

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