La Chambre de commerce maritime (CCM) a présenté aujourd’hui ses recommandations dans le cadre des audiences du représentant au Commerce américain (RCA) à Washington en ce qui concerne une proposition récente d’établissement de nouveaux frais portuaires.
En résumé, le RCA propose de mettre en place de nombreux droits cumulatifs pouvant coûter globalement plusieurs millions de dollars aux navires de fabrication chinoise lorsqu’ils arrivent dans des ports américains. Ces droits visent à réduire la dominance mondiale de la Chine dans le domaine de la construction navale et de la logistique maritime et à encourager le développement de la construction navale aux États-Unis. Ces droits s’appliqueraient aux navires fabriqués ailleurs s’ils sont exploités par des transporteurs dont les flottes comptent un seul navire de fabrication chinoise.
« La CCM accueille favorablement la notion d’une industrie de la construction navale plus robuste aux États-Unis et tient à aider le gouvernement américain à atteindre l’objectif qui consiste à protéger les Américains de toute influence étrangère excessive tout en favorisant la croissance de l’économie grâce à une construction navale améliorée, » précise Bruce Burrows, président et directeur général de la Chambre de commerce maritime.
Protéger le transport maritime sur les côtes et à l’intérieur des terres
« Dans le cadre de cette aide que nous offrons, nous recommandons de peaufiner la proposition du RCA pour mieux atteindre les buts fixés tout en évitant les résultats imprévus. La meilleure façon d’y arriver consiste à utiliser une formulation qui protège le transport maritime sur les côtes et à l’intérieur des terres – un maillon critique de la chaîne d’approvisionnement américaine, à tout le moins alors qu’on assiste au renforcement de la capacité nationale en matière de construction navale. Ce faisant, on tentera d’éviter à court terme pour les entreprises et les consommateurs américains les résultats négatifs inutiles qui pourraient susciter un sentiment public négatif et compliquer ainsi les efforts visant à consolider la construction navale au pays. »
La « flotte de laquiers », qui est représentée au sein des membres de la CCM, se compose de navires spécialisés dont la conception unique leur permet de traverser les écluses de la voie maritime qu’on retrouve ici et là dans le réseau des Grands Lacs et du Saint-Laurent. Ces navires à autodéchargement courts et étroits sont construits précisément pour transporter des marchandises en vrac qui constituent la base d’une qualité de vie au plus bas coût possible pour les Américains. Ces marchandises comprennent des céréales, du minerai de fer, du béton et du sel de voirie. L’expertise et la capacité nécessaire pour construire ces laquiers dans un but précis existent présentement à l’étranger et il est probable que ces navires particuliers qui évoluent principalement dans les eaux côtières, intérieures et arctiques n’aient pas été envisagés dans le contexte mieux connu des navires-porte-conteneurs transocéaniques plus gros. Cependant, si on n’ajoute pas à la proposition du RCA une formulation capable de les protéger, ces navires se verraient imposer des droits qui augmenteraient rapidement le coût de la vie à des niveaux insoutenables ou qui rendraient les marchandises vitales soudainement et totalement non disponibles.
La recherche réalisée par des experts indépendants a permis à la CCM de déterminer que sans formulation additionnelle pour protéger le transport maritime côtier et à l’intérieur des terres, la proposition du RCA sans sa forme actuelle entraînerait un risque pour :
- les 4 milliards de dollars d’activité économique;
- les 26 000 emplois aux États-Unis;
- les 30 millions de tonnes de commerce transfrontalier; et
- compte tenu de l’activité dans les ports sur les Grands Lacs américains, on peut s’attendre à ce que les importateurs réduisent leur fréquentation de certains ports et qu’ils transportent plutôt leurs marchandises au Mexique et au Canada pour ensuite les acheminer aux États-Unis à bord de camions et de trains.
« Nous espérons que le premier point que le RCA retiendra après ces audiences consiste dans ce que notre industrie du transport maritime souhaite profiter vraiment de la possibilité de présenter cette proposition, » précise Bruce Burrows. « Pour ce faire, nous devons cependant participer à un partenariat qui maximise les avantages à l’échelle nationale et qui empêche les résultats négatifs graves et évitables. Les membres de la Chambre de commerce maritime seraient ainsi les clients et les principaux intervenants dans la croissance de la construction navale aux États-Unis, de sorte que nous demandons simplement au gouvernement américain de collaborer avec la clientèle souhaitée pour assurer notre succès mutuel. »
(Photo de Bruce Burrows, CCM)