Par Leo Ryan, rédacteur en chef
Le volet « stratégie en matière d’infrastructures commerciales » du budget fédéral présenté au Parlement par le gouvernement Carney contient plusieurs mesures qui répondent à certains souhaits urgents exprimés par les acteurs de l’industrie maritime dans la voie navigable Saint-Laurent-Grands Lacs.
À cet égard, le document budgétaire précise : « Dans le cadre des ressources supplémentaires accordées à l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) annoncée le 17 octobre 2025, l’ASFC collaborera avec Sécurité publique, Transports Canada et Affaires mondiales Canada afin de désigner d’autres ports pour l’importation et l’exportation de conteneurs, en particulier dans la région des Grands Lacs et du Saint-Laurent, comme Québec et Hamilton. »
QSL, qui exploite des terminaux au Canada et aux États-Unis, a annoncé pour la première fois en juin 2024 son intention de réaménager ses activités portuaires dans le secteur Beauport du port de Québec afin de mettre davantage l’accent sur la manutention des conteneurs, mais la mise en œuvre du projet a été largement entravée par l’absence d’installations maritimes pour conteneurs de l’ASFC.
À l’heure actuelle, de telles installations ne sont disponibles que dans cinq ports : Montréal, Halifax, Vancouver, Prince Rupert et Saint John.
Le plus grand port canadien des Grands Lacs, l’Administration portuaire de Hamilton Oshawa (HOPA), a également fait pression pour obtenir un soutien douanier accru de l’ASFC, tout comme d’autres ports tels que Windsor et Valleyfield.
De nombreuses associations de l’industrie maritime de la région ont récemment fait part de leurs préoccupations dans des messages adressés au gouvernement fédéral, notamment la Chambre de commerce maritime, la Fédération maritime du Canada, les Armateurs du Saint-Laurent, le Conseil maritime de l’Ontario et le Conseil de développement économique du Saint-Laurent (SODES).
Le document budgétaire souligne : « À mesure que le Canada approfondit ses relations commerciales avec des partenaires fiables, nous devrons mettre en place les infrastructures qui nous permettront d’atteindre notre objectif de doubler les exportations hors États-Unis en dix ans, générant ainsi 300 milliards de dollars supplémentaires en échanges commerciaux.
« À cette fin, le budget 2025 comprend une série de nouvelles mesures de soutien pour les projets d’infrastructure liés au commerce et au transport. Ces nouvelles initiatives seront appuyées par la Banque de l’infrastructure du Canada, qui évaluera les projets gouvernementaux et déterminera la combinaison appropriée de mesures de soutien. »
« Le budget 2025 propose d’accorder 5 milliards de dollars sur sept ans, à compter de 2025-2026, à Transports Canada pour créer le Fonds pour les corridors de diversification du commerce. En investissant dans les infrastructures qui acheminent nos produits vers les marchés mondiaux, ce fonds renforcera les chaînes d’approvisionnement, ouvrira de nouvelles possibilités d’exportation et permettra de bâtir une économie plus résiliente et diversifiée.
« Le Fonds soutiendra des projets de toutes envergures, y compris dans le domaine des infrastructures numériques, afin d’améliorer la capacité de nos importations et exportations à circuler efficacement à travers le pays et vers le reste du monde. Par exemple, le gouvernement envisagera d’investir dans des projets clés dans la région des Grands Lacs et du Saint-Laurent, dans les ports du nord-est du Québec, comme l’amélioration de la capacité du port de Saguenay à construire un deuxième quai, dans les voies ferrées en Alberta, dans les infrastructures portuaires et ferroviaires sur la côte ouest, et plus encore. »
Au début de l’automne, le gouvernement fédéral a indiqué que le projet de terminal à conteneurs Contrecœur du Port de Montréal était l’un des premiers grands projets à être soumis au nouveau Bureau des grands projets.
(Image artistique du projet de conteneurs QSL et photo de la couverture du document Budget 2025 montrant le vraquier brise-glace Fednav)