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Un rapport révèle l’étendue des frais illégaux pour le recrutement des marins

L’ampleur des frais de recrutement illégaux et des frais imposés aux marins, en violation de la Convention du travail maritime, a été révélée dans un rapport de recherche et d’enquête produit par l’Université John Moores de Liverpool (LJMU) et le principal organisme de bienfaisance maritime, la mission auprès des marins (MtS).

Le rapport, intitulé Survey on Fees and Charges for Seafarer Recruitment or Placement, met en lumière les cas où des marins sont forcés de payer des droits et des frais illégaux. Confirme davantage l’ampleur de ce grave problème et mieux comprendre cette ampleur.

Le rapport comprend une enquête auprès de plus de 200 marins, issus d’une grande variété de grades, d’âges et de nationalités, et toutes les données recueillies ont été traitées rigoureusement conformément aux normes académiques de l’Université John Moores de Liverpool. Près de 65 % des répondants ont déclaré qu’ils étaient au courant de demandes illégales de frais de recrutement ou de placement, que ce soit par expérience personnelle ou par l’expérience d’un collègue.

92 % des répondants ont déclaré que ces pratiques de corruption doivent prendre fin; un chiffre important, car il souligne la conscience que ces frais ne sont pas une partie acceptable du processus d’embauche.

En ce qui concerne les nationalités et les pays où les frais illégaux étaient les plus répandus, 29 % des cas étaient liés à des citoyens indiens (suivis par des citoyens philippins et ensuite birmans/myanmarese) et dans 36 % des cas, la demande de frais a été faite en Inde (suivi des Philippines, puis de la Birmanie/Myanmar).

58 % des répondants ont également déclaré que la demande de frais illégaux provenait de l’agent d’équipage nommé par la compagnie maritime. De plus, 31 % ont dit que la demande provenait d’une personne ayant des liens avec l’agent d’équipage et 11 % d’un employé de la compagnie de transport maritime. Interrogés sur la nature de la demande, 56 % ont répondu qu’il s’agissait de « frais de service », 29 % de « frais d’agence/d’enregistrement » et 29 % de « pots-de-vin ».

Les sommes en jeu variaient de 50 à 100 $US à 7500 $US, la moyenne étant de 1872 $US. Dans 10 % des cas signalés, les marins touchés sont toujours endettés. De plus, 29 % des répondants avaient l’expérience de la non-divulgation illégale de leurs documents pendant le processus de recrutement; habituellement, leur certificat de libération continue/livre de marin, passeport ou certificat de compétence.

Ce comportement constitue une violation flagrante de la Convention du travail maritime (CTM), un traité international adopté par l’Organisation internationale du travail. Le MLC est entré en vigueur en 2013 et est souvent appelé la Charte des droits des « gens de mer ». Il indique clairement que les marins ne devraient pas avoir à payer de frais pour leur recrutement, leur placement ou leur emploi, sauf pour le carnet de bord, le certificat médical obligatoire et le passeport. Tous les marins devraient pouvoir accéder à un emploi sans payer de droits ou de frais aux agences de recrutement ou aux intermédiaires. Ce rapport s’appuie sur l’étude initiale menée par l’Institute for Human Rights and Business (IHRB) et la Sustainable Shipping Initiative (SSI) en avril 2023, et confirme en outre la prévalence des marins contraints à payer des droits illégaux.

Impact sur les marins et leurs familles

L’impact des frais de recrutement illégaux sur les marins et leurs familles peut être très important. En plus du fardeau financier, le stress et la tension infligés peuvent avoir des répercussions sur la santé mentale des marins, tout en limitant leurs possibilités de carrière. Dans les pires cas, cette exploitation peut conduire à de graves violations des droits de l’homme, avec les marins piégés dans la servitude de dette et forcés à endurer des conditions de travail exploitantes.

La séparation de la famille élargie aggrave encore les circonstances pénibles, car les marins sont incapables de dénoncer d’autres pratiques abusives ou dangereuses. La question des frais illégaux pose également un grave risque de réputation pour l’industrie du transport maritime, ce qui entraîne une rupture de confiance entre les marins et les employeurs.

De plus, elle exacerbe les pénuries de main-d’œuvre dans l’industrie du transport maritime, décourage les marins actuels de retourner en mer et repousse la prochaine génération d’envisager une carrière de marin.

(Photo de l’Institut nautique)

 

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