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Les débardeurs de Montréal sur les lignes de piquetage avant une éventuelle intervention d’Ottawa

 

Par Leo Ryan, rédacteur en chef

Quelque 1 150 débardeurs montréalais ont commencé aujourd’hui une grève «indéfinie» qui a mis fin à presque toutes les opérations du deuxième plus grand port du Canada, le plus long conflit de travail de son histoire moderne ne montrant aucun signe d’apaisement. Mais l’arrêt de travail pourrait être de courte durée après que le gouvernement fédéral a annoncé dimanche son intention de faire adopter une loi de retour au travail plus tard cette semaine si le syndicat des débardeurs, le SCFP 375, et l’Association des employeurs maritimes (AEM) ne négociaient pas rapidement un accord de compromis. La convention collective existante a expiré le 31 décembre 2018.

 Les deux parties étaient présentes à une réunion avec les médiateurs fédéraux qui a commencé aujourd’hui à 9 heures du matin – deux heures après le début de la grève et que les piquets de grève se sont répandus dans diverses zones du port.

Mais les étincelles continuaient de voler pendant la réunion, alors que Mark Hancock, président du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) se rende sur les médias sociaux pour attaquer le plan d’intervention d’Ottawa et accuse le gouvernement libéral de «se ranger du côté des patrons contre les travailleurs. »

«Les 700 000 membres du SCFP à travers le Canada sont solidaires de leurs consœurs et confrères du Syndicat des débardeurs – SCFP section locale 375 au Port de Montréal dixit M Hancock. «Nos membres ont offert de retirer leur avis de grève si l’employeur acceptait d’abandonner ses moyens de pression. Malheureusement, le gouvernement libéral de Justin Trudeau agit encore une fois comme les conservateurs en se rangeant du côté des patrons au détriment des travailleurs et en intervenant dans le processus de négociation. Il ne peut y avoir de négociation libre et équitable au Canada quand le gouvernement menace de déposer une loi de retour au travail.»

Alors que les deux parties restent éloignées, les horaires de travail étant une question centrale, la ministre du Travail Filomena Tassi a déclaré dimanche que forcer la reprise et le maintien des activités portuaires constituait «l’option la moins favorisée du gouvernement».

«Nous croyons au processus de négociation collective», a-t-elle déclaré, ajoutant: «Cependant, le gouvernement doit agir lorsque tous les autres efforts ont été épuisés et qu’un arrêt de travail cause un préjudice économique important aux Canadiens.

Martin Imbleau, président et chef de la direction de l’Administration portuaire de Montréal s’est félicité de la nouvelle d’une éventuelle intervention d’Ottawa – une étape fortement encouragée ces dernières semaines par les transitaires et une foule de groupes d’affaires alors que plusieurs compagnies maritimes ont commencé à détourner leurs navires, avec Halifax en haut la liste des alternatives. Le port a signalé une baisse d’environ 10% du tonnage en mars.

Le syndicat avait annoncé l’appel à la grève vendredi en réponse aux changements apportés par l’AEM dans les quarts de travail et les arrangements de revenu garanti après que le syndicat ait lancé des grèves des heures supplémentaires et du week-end le 17 avril. Le syndicat s’est particulièrement opposé à la décision de l’employeur exigeant que 80% des débardeurs travaillent un quart de sept heures au lieu de cinq heures, bien que cette disposition est conforme à la convention collective.

Suite à une série de grèves l’été dernier, les deux parties ont conclu un armistice de 7 mois qui s’est terminé le 21 mars.

Le port de Montréal a rappelé que les épisodes de grève de l’été 2020 ont durement frappé, avec 80000 EVP (unités équivalents vingt pieds) échoués ou réacheminés et une vingtaine de navires détournés vers des ports concurrents, une tendance amorcée par certaines compagnies maritimes ces derniers mois compte tenu de l’incertitude associée au conflit de travail. (photo SCFP 375)

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