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Eileen Reid Marcil met les pendules à l’heure sur le premier vrai bateau à vapeur transatlantique

Par Leo Ryan, rédacteur en chef

La Grande Dame, apparemment intemporelle et chroniqueuse maritime de la riche histoire de la construction navale au Québec, frappe encore – en produisant un livre très recherché qui raconte une histoire passionnante et peu connue. Cette fois, Eileen Reid Marcil, remet les pendules à l’heure pour les étudiants des grandes traditions maritimes de la ville de Québec et de sa voisine Lévis sur l’identité du premier bateau à vapeur à traverser l’Atlantique et de son constructeur. Tout est là dans les 132 pages du documentaire magnifiquement illustré The PS Royal William of Quebec – The First True Transatlantic Steamer, publié par Baraka Books of Montreal.

Il faut se rappeler que le commerce mondial a été transformé au XIXe siècle lorsque les navires sont passés de la voile à la vapeur. Par la suite, la controverse s’est développée à propos du premier navire propulsé entièrement par la vapeur à avoir effectué la première traversée. Le titre fut longtemps revendiqué par plusieurs prétendants, notamment le Great Western et le Sirius, venus respectivement de Cork et Bristol jusqu’à New York, en 1838.

Or, la vérité mise à jour par l’historienne maritime désigne plutôt le bateau à aubes Royal William, lancé en 1831 au chantier naval Campbell and Black dans le port de Québec, et qui traversa l’Atlantique de Pictou, en Nouvelle-Écosse à Portsmouth, jusqu’en Angleterre en 1833 lors d’un voyage de trois semaines. Plus important encore, il était propulsé entièrement par ses moteurs – au contraire de certains navires qui devaient sans doute couvrir des distances à la voile lorsque le navire était à court de carburant.

Dans sa conclusion, le livre décrit la réussite du voyage en des termes irréfutables: «Comme dans le cas du Royal William, aucun des premiers navires à vapeur n’a bénéficié de l’utilisation d’un condenseur de surface, invention brevetée par Samuel Hall en 1834, qui dessalait l’eau alimentant les machines à vapeur et empêchait la formation d’incrustations dans leurs chaudières.»

«En dépit de ce désavantage commun è tous les navires à vapeur de l’époque, le Royal William a réussi là où les autres ont échoué. Il a pu le faire parce qu’il était chargé de suffisamment de carburant et que ce carburant était d’une qualité particulière. Commandé par le capitaine John McDougall, il quitta Pictou le 19 août 1833, avec des soutes et une partie de son espace de chargement lourdement chargés de 254 chaudrons de ce qui était considéré dans le commerce comme «sans égal pour le charbon des navires à vapeur».

«Et parce que John McDougall était un excellent navigateur n’ayant pas peur de relever le défi, lorsque le PS Royal William atteignit l’Angleterre le 9 septembre 1833, il devint le premier navire à franchir l’Atlantique à la vapeur, le premier vrai vapeur transatlantique», conclut le récit du passage historique.

Dans une autre perspective, c’est un autre voyage à travers l’Atlantique qui a façonné le destin d’Eileen Reid Marcil, en immigrant d’Angleterre au Canada comme épouse de guerre auprès de Georges Marcil, membre de la Réserve des volontaires de la Marine royale canadienne, devenu plus tard un artiste professionnel.

«Nous avons passé 63 très bonnes années ensemble», a-t-elle déclaré à Maritime Magazine à Montréal, où elle vit maintenant après avoir vécu des décennies à Québec.

Eileen Reid Marcil a d’abord été attirée par la recherche lorsqu’elle a travaillé comme secrétaire personnelle pour un avocat d’entreprise au début des années 1970. Puis un jour, elle a été approchée par un professeur de l’Université Laval pour faire une thèse de doctorat sur la construction navale au Québec. Les dés étaient jetés.

Son premier livre, publié en 1995, était The Charley-Man: A history of wooden shipbuilding in Quebec, 1763-1893 et sa traduction : On chantait «Charley Man», La construction de grands voiliers à Québec 1763-1893 Deux ans plus tard, c’était Tall Ships and Tankers: The History of the Davies Shipbuilders. Une version française, Au Rythme des Marées, est sortie en 2000. D’autres livres en français ont suivi, dont Les tonneliers au Québec du XVIIe au XXe siècle, La hache et la plume, L’Héritage d’Elizabeth Davie et Le Columbus et le Baron de Renfrew.

Âgée maintenant de 98 ans, Eileen Reid Marcil laisse entendre que sa carrière exceptionnelle est loin d’être terminée, signifiant qu’elle a encore plus de recherches à entreprendre et davantage de mots à publier. Comme elle l’a dit dans une interview, “J’ai quelques idées sur un autre projet, et oui, on y trouve une dimension historique!”

Eileen Reid Marcil, THE PS ROYAL WILLIAM OF QUEBEC, The First True Transatlantic Steamer. Baraka Books, Montréal, 132 pages, 29,25 $ ISBN 9781771862295

www.barakabooks.com

La version française du premier livre de la grande dame de notre histoire maritime

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