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Chantiers de l’Atlantique aura bientôt un immense prototype de “mât/voile” sur son site

 

Les Chantiers de l’Atlantique de Saint-Nazaire espèrent commercialiser leur paquebot à voile d’ici la fin de l’année. C’est ce qu’a annoncé ce mardi, le directeur des chantiers navals Laurent Castaing lors d’une conférence de presse, annonçant en même temps qu’un démonstrateur “mât/voile” va être testé sur le site cet été.

Le projet, baptisé « Solid Sail », consiste en la fabrication d’une large voile en matériaux composites suffisamment robuste pour tirer une charge aussi importante qu’un grand navire transportant des passagers. Constituée de panneaux roulants semi-rigides, elle sera hissée et affalée comme un éventail, de manière automatisée. Son gréement en carbone comportera un haut mât capable de tourner à 360° pour s’adapter à la direction du vent. Le mât serait lui-même inclinable de 70 degrés pour « passer sous les ponts ».

Dès la fin de l’été 2021, un démonstrateur composé d’un mât inclinable et d’une voile de 500 m2 sera positionné, au sol, sur le site des Chantiers de l’Atlantique. Il sera exposé aux vents tout l’hiver puis remplacé, courant 2022, par un gréement doté d’un mât de 85 m et supportant une voile d’environ 1.200 m2. « Il sera visible de loin », sourit Laurent Castaing.

Le mât est inclinable pour permettre aux bateaux de passer sous les ponts et d’arriver par exemple à New York ou d’emprunter le canal de Panama. La voile pliable en panneaux composites est “simple à utiliser” selon Laurent Castaing. “On est en avance par rapport à nos concurrents” ajoute le directeur du chantier naval. Si cet été les tests sont encourageants, il espère commercialiser le paquebot à voile dès la fin de l’année. 

Le concept a été testé notamment en 2017 sur le voilier Imoca de Jean le Cam, celui-là même qui vient de terminer 4ème du Vendée Globe 2020/2021 (mais avec une voilure classique).

“On a sorti des résultats intéressants (lors de ces essais en 2017), se réjouit Jean Le Cam qui participe à ce projet. On est dans les capacités du bateau. Avec Solid Sail, on était à 85 % de la vitesse avec une voile plus lourde et plus petite (que la voile classique). Christophe Colomb n’était pas dans un bateau à moteur ! Ensuite on a mis des moteurs sur le bateau. On se dit finalement que les bateaux à voile, c’est pas si mal. Je trouve ça génial qu’on revienne à des valeurs fondamentales. Il y a une logique de profiter de ce que nous offre la nature pour faire avancer des bateaux !”

Un paquebot de 90 mètres de la compagnie Ponant en fut également équipé et a réalisé en condition d’exploitation commerciale, avec ce type de voile révolutionnaire, deux transatlantiques.

Il y a un an, l’armateur italo-suisse MSC a signé un protocole d’entente pour deux unités de 200 m de long avec trois mâts d’une hauteur de 80 mètres. D’autres armateurs seraient intéressés. Car cela permet notamment de réduire les émissions de carbone de 40% selon la direction des Chantiers de l’Atlantique. Les bateaux conservent toutefois des moteurs pour des raisons de sécurité et pour ne pas dépendre totalement de la météo. Un autre débouché possible est celui des navires marchands comme les cargos, les porte-conteneurs, les super-yachts sont aussi une cible intéressante.

Coût de l’investissement : 18 millions d’euros. Une « somme considérable », supportée pour moitié par les Chantiers de l’Atlantique et, pour l’autre moitié, par des aides du conseil régional des Pays de la Loire, du conseil régional de Bretagne, de l’Ademe et de l’Europe. « Sans ces aides, on n’aurait jamais été au bout », considère Laurent Castaing.

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