Par Jean-François Bouchard
Une station de recherche en acoustique marine sera déployée au printemps prochain au centre du chenal Laurentien, au large de Rimouski. Un projet unique au monde codirigé par l’Institut des sciences de la mer de Rimouski (ISMER) de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) et le centre de recherche appliquée Innovation maritime.
Cette station de recherche permettra l’acquisition de données sur l’empreinte sonore des navires transitant par l’estuaire du Saint-Laurent. Elle contribuera aussi à cerner les causes directes des bruits à bord des navires afin de permettre aux armateurs de trouver des solutions de remédiation.
« L’acquisition de nouvelles connaissances sur le bruit généré par le transport maritime est un enjeu important pour la protection des mammifères marins du Saint-Laurent. Les données issues de la nouvelle station de recherche acoustique marine permettront de développer des solutions concrètes pour atténuer les impacts sonores et favoriser une cohabitation durable dans cet écosystème pourvue d’une biodiversité marine exceptionnelle, tout en permettant à l’UQAR-ISMER et à Innovation maritime de développer une expertise et une relève de pointe uniques au Canada », explique le directeur de l’ISMER, Guillaume St-Onge.
La station de recherche sera unique au monde et répondra aux normes ANSI/ISO. Des travaux de recherche seront menés jusqu’au printemps 2024 grâce à la contribution financière de Transports Canada (2,5 M$) et du ministère de l’Économie et de l’Innovation (1,5 M$). Divers partenaires privés, dont plusieurs armateurs ainsi que les entreprises rimouskoises Multi-Électronique et OpDAQ systèmes, sont également associés à ce projet de plus de 5,7 M$.
« Bien que les côtes et les espèces marines du Canada soient plus protégées que jamais, notre gouvernement reste déterminé à préserver et à protéger notre milieu marin vulnérable », indique le ministre des Transports, Marc Garneau. « L’initiative pour des navires silencieux du gouvernement du Canada traite d’un aspect déterminant de la lutte contre les effets du bruit sous-marin causé par les navires. Nous sommes impatients de découvrir comment nous pourrons développer d’autres solutions pour rendre les navires silencieux au Canada à partir des résultats du projet de la station de recherche en acoustique marine. »
« La voie maritime du Saint-Laurent est au cœur du développement économique du Québec. L’implantation de cette station de recherche nous aidera à mieux comprendre les effets du trafic maritime sur ses habitats. Le gouvernement du Québec est fier de soutenir cette initiative. Elle contribuera au développement d’une expertise pour les partenaires scientifiques et industriels, en plus d’entraîner des retombées positives pour tout le secteur maritime », mentionne le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon.
Le navire de recherche Coriolis II sera utilisé pour déployer la station de recherche dès le printemps prochain. L’aide du gouvernement du Canada provient de l’Initiative pour des navires silencieux et celle du gouvernement du Québec du Programme d’appui au développement des secteurs stratégiques et des créneaux d’excellence. (Photo principale : Louis Rhéaume, photo du Coriolis II : Arthur Bieber)
À propos de l’ISMER
Plus important institut de recherche universitaire francophone en sciences de la mer au Canada, l’Institut des sciences de la mer de Rimouski (UQAR-ISMER) regroupe une importante masse critique de chercheurs et d’étudiants d’horizons disciplinaires variés qui se consacrent à la découverte et à l’avancement des connaissances sur les écosystèmes marins, dans une perspective de développement durable.
Rattaché à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), l’ISMER regroupe une communauté d’experts en biologie, chimie, physique et géologie. Ils s’intéressent notamment au fonctionnement des écosystèmes marins en regard des changements climatiques, aux impacts de l’activité humaine sur les écosystèmes, à la valorisation des bioressources marines, à la géologie marine et aux risques naturels. Les travaux de recherche des professeurs et des étudiants de l’ISMER sont menés aux quatre coins du globe, de l’Arctique à l’Afrique en passant par l’Argentine.
L’institut a comme mission de contribuer à la découverte et à l’avancement des connaissances fondamentales et appliquées des milieux marins et côtier, afin d’être en mesure d’évaluer les impacts de l’activité humaine sur l’environnement et ses ressources.
Né de la fusion du Département d’océanographie de l’UQAR et de l’INRS-Océanologie, l’ISMER a officiellement amorcé ses activités le 1er mars 1999. À ses débuts, l’Institut comptait 14 professeurs-chercheurs. Il compte aujourd’hui 23 postes de professeurs-chercheurs et 45 professeurs associés.