Londres – L’Association internationale des pilotes maritimes (IMPA), qui représente plus de 50 pays membres, s’associe au Centre national d’expertise du Canada en pilotage maritime (CNEPM) et à la Garde côtière canadienne pour explorer de manière rigoureuse le pilotage à distance afin d’établir l’état actuel de la technologie et l’impact sur la sécurité des pratiques et systèmes établis de navigation. L’étude vise à fournir des informations faisant autorité sur l’utilisation actuelle et potentielle du pilotage à distance sur les navires conventionnels, et ceux dont la navigation serait effectuée à distance ou par un logiciel autonome.

L’Organisation maritime internationale (OMI) reconnaît l’importance d’employer des pilotes qualifiés et brevetés à bord des navires dans des zones où les services de pilotage contribuent à la sécurité de la navigation plus efficacement que d’autres mesures; cela comprend des zones portuaires et toute autre région où des connaissances spécialisées sont essentielles.

Les pays comptent sur l’expertise et la connaissance des eaux locales des pilotes maritimes pour assurer le transit sécuritaire et efficace des navires dans les zones de pilotage obligatoire, là où les conditions de navigation sont les plus ardues. Les pilotes maritimes jouent donc un rôle névralgique pour assurer que le transport maritime n’a pas d’impact négatif sur les communautés riveraines et pour faire progresser les intérêts économiques, sociaux et environnementaux des nations qui dépendent du commerce maritime.  Il est donc très important que tout concept pouvant avoir un impact sur les pratiques et systèmes de pilotage obligatoire, incluant le pilotage à distance, soit étudié et évalué de façon minutieuse.

Le projet de l’IMPA est unique parce qu’il jumelle le savoir-faire et l’expérience de pilotes maritimes de plus de 50 pays qui effectuent plus de 2 millions d’actes de pilotage chaque année, avec d’autres expertises opérationnelles, académiques et consultatives. Le projet étudiera le pilotage en tant que système sociotechnique ainsi que l’incidence de toute nouvelle pratique sur le risque, l’efficacité, et l’acceptabilité sociale. Le projet tiendra compte des observations formulées par des projets de recherche antérieurs sur le pilotage à distance et validera les connaissances gagnées en cours de réalisation par l’entremise d’essais concernant la technologie et les protocoles sur des navires à navigation conventionnelle au Canada.

« Le nombre et la diversité de personnes qui parlent de navigation et de pilotage à distance rendent nécessaire que l’IMPA effectue une analyse rigoureuse et objective afin d’aider les organisations de pilotes, les autorités compétentes et l’industrie à prendre des décisions éclairées », a déclaré le capitaine Simon Pelletier, président de l’IMPA. « Fournir des lignes directrices faisant autorité et fondées sur des données probantes en appui à la prise de décisions factuelles en matière de pilotage est essentiel à la sécurité de la navigation et est l’une des raisons pour lesquelles l’IMPA existe. »

Selon le capitaine Alain Arseneault, directeur général du CNEPM, les divers essais de navigation à distance ont des motivations variées, reflètent différentes réalités et utilisent diverses approches opérationnelles. « On parle beaucoup du pilotage à distance, mais il est dans l’intérêt de tous de veiller à ce que les aspirations et les solutions technologiques n’aillent pas au-delà de ce qui est sécuritaire. Nous avons besoin de lignes directrices claires, fondées sur des données probantes et faisant autorité, non seulement au Canada, mais aussi ailleurs dans le monde. »

« La Garde côtière canadienne est à l’avant-garde de l’innovation en navigation. Nous appuyons la croissance économique du Canada grâce à la circulation sécuritaire et efficace du commerce maritime. Cette collaboration avec l’IMPA et le CNEPM nous aidera à comprendre le rôle que les nouvelles technologies en matière de navigation à distance et d’autonomie pourraient jouer à l’avenir », a déclaré le commissaire Mario Pelletier.

(Photos de Louis Rhéaume illustrant des navires  dans le Saint Laurent et un brise-glace de la Garde côtière canadienne ouvrant le chemin en hiver.)