OTTAWA – L’Association canadienne des industries marines et de la construction navale (CMISA) a exprimé son inquiétude quant au fait que des gouvernements provinciaux commandent des navires à l’étranger plutôt que de les confier aux chantiers navals canadiens.
Dans une déclaration sans ambages de l’association sous la présidence de Colin Cooke, la CMISA signale : « En fin Janvier, alors que le nouveau président américain Joe Biden a publié une nouvelle directive Buy American réaffirmant le Jones Act de 1920, nous avons été témoins d’un autre exemple, ici au Canada, de jeux politiques de la part d’un gouvernement d’une province, ce qui nous offre une excellente opportunité d’attirer l’attention de tous sur la question plus large de la construction navale au pays.
“Pendant que certains de nos premiers ministres provinciaux font appel au gouvernement fédéral pour des contrats de construction navale, leurs provinces continuent de faire construire et acquérir leurs propres navires à l’étranger, en Europe de l’Est et même aux États-Unis où nos chantiers ne sont pas autorisés à compétitionner. Ce faisant, ils démontrent malheureusement un manque total de confiance en leurs propres chantiers navals et envers des milliers de travailleurs au pire moment possible.
« Les chantiers navals canadiens peuvent être, et sont, compétitifs sur le plan international. L’Association canadienne des industries marines et de la construction navale (CMISA) représente les chantiers navals et les milliers de fournisseurs maritimes à l’échelle du pays. La CMISA et ses membres sont parfaitement conscients de notre capacité à rivaliser sur le plan international, en particulier dans le secteur des navires spécialisés tels que les traversiers, les brise-glaces, les navires de la Garde côtière et les navires militaires.
« Le Canada a lancé la Stratégie nationale d’approvisionnement en matière de construction navale en 2011 avec le soutien de tous les partis politiques fédéraux, et il convient de célébrer cette initiative. Le Canada est un véritable pays maritime qui investit des milliards de dollars de l’argent des contribuables pour acquérir des navires spécialisés qui nous servent à tous. Ces navires doivent être construits au Canada, là où les avantages socio-économiques ont l’impact le plus important et le plus durable pour nos citoyens. D’ailleurs, dans l’histoire de notre pays, le terme « Fabriqué au Canada » n’a sans doute jamais eu plus de signification qu’aujourd’hui, alors que nous cherchons à relancer notre économie ravagée par une pandémie unique en son genre.
« Bien qu’il soit largement reconnu que notre Stratégie nationale de construction navale a connu un départ difficile, le gouvernement du Premier ministre Trudeau a, depuis lors, signé des contrats encourageants qui ont permis de construire des navires tout en comblant les lacunes en matière de capacités et de moyens afin de mettre rapidement en service les navires dont les Canadiens ont besoin.
Par conséquent, il est dangereux pour la fédération canadienne que les dirigeants des gouvernements provinciaux exigent que leur région obtienne certains contrats fédéraux, tout en fermant les yeux sur leurs propres stratégies provinciales d’approvisionnement et d’acquisition de navires. Il est tout simplement inacceptable que certains premiers ministres provinciaux critiquent ouvertement les décisions du gouvernement fédéral, soi-disant pour soutenir leurs chantiers navals, tout en achetant leurs propres barges et traversiers à l’étranger en utilisant l’argent des contribuables canadiens.
« Dans les premiers jours de sa présidence, alors que l’Amérique est aux prises avec la pandémie de la COVID-19, Joe Biden a clairement fait savoir que l’argent des contribuables américains serait dépensé aux États-Unis. Le gouvernement canadien tente d’imiter cette approche. Il est essentiel que nos chefs de gouvernements provinciaux reconnaissent qu’il existe des moyens simples d’aider les industries de leur province, ce qui sera bénéfique pour tous les Canadiens. Ils doivent se tourner vers l’industrie canadienne et insister pour que leurs propres flottes financées par les contribuables soient également construites ici. Notre avenir même est en jeu. »