Le transport maritime sur les Grands Lacs du Canada et la Voie maritime a connu une amélioration en mai grâce aux exportations agricoles vers l’Europe, aux importations d’acier et aux cargaisons de marchandises surdimensionnées, comme des éoliennes destinées à des projets énergétiques régionaux.
« Les Grands Lacs et la Voie maritime du Saint-Laurent ont servi de canal fiable et rentable pour le commerce international dont ont profité les agriculteurs et les fabricants nord-américains ce printemps, et ce, en dépit du chaos mondial qui se poursuit dans d’autres chaînes d’approvisionnement, » de dire Terence Bowles, président et directeur général de la Corporation de gestion de la Voie maritime du Saint-Laurent. « Pendant ce temps, certaines de nos principales marchandises nationales, comme le vrac liquide raffiné qui contribue aux voyages en avion et au transport terrestre au Canada rebondissent après avoir connu des baisses attribuables à la pandémie au cours des deux dernières années. »
Le tonnage brut total des cargaisons (du 22 mars au 31 mai) ayant transité par la Voie maritime du Saint-Laurent a atteint 7,6 millions de tonnes métriques, en baisse de 10,8 % par rapport à 2021, mais en hausse si on compare à avril, alors que la saison a connu un démarrage lent en raison des conditions des glaces dans le lac Supérieur.
Parmi les aspects importants, mentionnons une augmentation de 400 % des exportations de potasse des Prairies, un ingrédient clé qu’on utilise dans les engrais, ainsi qu’une augmentation de 20 % des cargaisons de sel de voirie dans le but de reconstituer les réserves municipales.
La saison du transport maritime bénéficie également d’une augmentation de 32 % dans le domaine du vrac liquide raffiné, comme le carburéacteur, le carburant diesel et l’essence, qu’on transporte sur la Voie maritime du Saint-Laurent à bord de pétroliers nationaux afin de répondre à la demande accrue du transport aérien et terrestre en Ontario et au Québec. Cependant, la demande d’essence et de diesel à la pompe n’a pas retrouvé pleinement les niveaux d’avant la COVID en raison des prix élevés et de la tendance au télétravail qui se poursuit. Par conséquent, on expédie également des produits pétroliers finis au Québec afin de les exporter à l’étranger.
Même si les cargaisons de céréales empruntant la Voie maritime sont en baisse de 25 % cette saison, cela est attribuable aux volumes moins élevés dans les Prairies suivant la mauvaise récolte en raison des intempéries qui ont frappé l’an dernier. Les ports dans le sud de l’Ontario affichent des cargaisons considérables de maïs et de soja locaux à destination des marchés d’Europe.
Le port de Windsor assiste à des augmentations impressionnantes de l’activité de la part des navires étrangers, alors que les cargaisons ont augmenté à ce jour de 70 %, le ciment, de 89 %, le maïs, de 130 % et le tourteau de soja de 427 %. Les exportations de maïs et de soja étaient destinées à l’Angleterre et à l’Irlande.
Le sel, qu’on transporte à bord de navires nationaux en direction des marchés d’Amérique du Nord, présente des données identiques à 2021, alors que les agrégats sont en train de reprendre le terrain perdu après un dégel printanier tardif dans les carrières du nord. Le port a assisté à un retour massif des navires de croisière sur les Grands Lacs, alors que le navire Viking effectue son premier accostage et qu’on prévoit encore cet été une douzaine de visites de la part de différents navires de croisière.
Le port de Hamilton a également assisté à une accélération des exportations de céréales, en particulier le maïs et le soja. « Alors que l’été est à nos portes, nous avons déjà assisté à plus de 800 000 tonnes métriques de céréales exportées en passant par le port de Hamilton, ce qui signifie 42 % de plus qu’à la même période l’an dernier, » de dire Ian Hamilton, président et directeur général de HOPA Ports. « Les céréales de l’Ontario apportent une contribution importante à la sécurité alimentaire à l’échelle mondiale. Le port de Hamilton est la plus importante porte d’entrée pour les exportations de céréales cultivées en Ontario et nous sommes ravis de voir les cultures transportées des champs, vers les navires, et jusqu’aux ports de partout sur la planète, grâce à une chaîne d’approvisionnement à la fois résiliente et efficace.
Au port de Thunder Bay, les cargaisons de potasse provenant de l’Ouest canadien ont quadruplé comparativement à la même période l’an dernier. Les terminaux de Thunder Bay ont chargé 280 000 tonnes métriques de potasse en moins de deux mois, ce qui représente la moitié de la moyenne annuelle des ports. Le Canada est le plus important exportateur de potasse au monde. Thunder Bay, le seul port qui exporte par la Voie maritime de la potasse, traite les cargaisons à destination de l’Europe, de l’Afrique du Nord et de l’Amérique du Sud.
Les cargaisons de marchandises variées qui arrivent au terminal Keefer sont également impressionnantes. Les cargaisons de marchandises générales ont été considérables au cours des deux premiers mois de la saison. Le terminal Keefer a traité plus de dix mille tonnes métriques de tuyaux et de rails d’acier, sans compter une cargaison de tronçons de tour d’éolienne. La vaste aire de dépôt du terminal Keefer représente un atout unique du port qui contribue à attirer des marchandises générales en direction de l’ouest qui empruntent la voie maritime jusqu’à Thunder Bay. (Photo Port de Thunder Bay)