Le Port de Montréal est mobilisé pour la relance dans la continuité des opérations suite à l’adoption d’une loi par le gouvernement fédéral obligeant quelques 1,150 débardeurs en grève de reprendre le travail.
C’est le message central qui s’est dégagé ce matin lors de la réunion annuelle de l’Administration portuaire de Montréal (APM) en format virtuel. Le président-directeur général de l’APM Martin Imbleau et la présidente du conseil d’administration Marie-Claude Boisvert ont dévoilé les résultats des activités de l’année 2020.
« Dans un contexte socio-économique particulièrement fragile, le Port de Montréal met tout en œuvre pour assurer son rôle crucial d’infrastructure stratégique, contribuer à la relance économique et soutenir les entreprises qui ont été durement touchées par les mesures de confinement, » a déclaré M. Imbleau. « Nous nous désolons que le contexte se soit tant dégradé, mais nous sommes heureux du dénouement récent dans les relations de travail entre débardeurs et employeurs maritimes, qui vient assurer la continuité des opérations au Port afin que celui-ci joue pleinement son rôle de service public. »
Dans des circonstances exceptionnelles, incluant la pandémie et des épisodes de grève des débardeurs, le Port de Montréal a continué de jouer son rôle crucial d’infrastructure stratégique en 2020, faisant progresser ses grands projets d’infrastructure, poursuivant sa stratégie d’innovation au service de la fluidité et du développement durable et s’impliquant concrètement dans le tissu social de la collectivité qu’il dessert.
Les récents développements dans les relations de travail entre le Syndicat des débardeurs et l’Association des employeurs maritimes ont pour effet d’assurer la continuité des opérations à long terme, une bouffée d’air frais alors que le Port de Montréal perdait du terrain face aux ports concurrents de la côte est américaine à cause du climat d’incertitude et du conflit.
Après six années de croissance consécutives en termes de tonnes de marchandises manutentionnées, l’APM a enregistré en 2020 une baisse dans l’ensemble de ses trafics. Plusieurs événements au cours de l’année ont affecté les résultats de l’exercice, dont le blocus ferroviaire, les épisodes de grève des débardeurs et, bien sûr, la pandémie de COVID-19.
L’APM enregistre une baisse de ses trafics totaux de l’ordre de 14 % par rapport aux volumes de 2019, avec 35,1 millions de tonnes de marchandises manutentionnées.
Le secteur des conteneurs affiche une baisse de 5,5 % par rapport à 2019, avec 14,3 millions de tonnes et 1,6 million de conteneurs EVP (équivalent vingt pieds) qui ont transité par les cinq terminaux à conteneurs. Le moteur de croissance du Port de Montréal dans le secteur du conteneur demeure l’Asie, qui représente 28 % des parts de marché, avec une décroissance de 2 % par rapport à 2019. Les marchés les plus touchés ont été l’Europe du Nord, la Méditerranée et l’Amérique latine avec respectivement des baisses de 10 %, 7 % et 9 %. Le marché du Moyen-Orient a quant à lui surpris avec une croissance de 7 % en 2020 par rapport à 2019.
Le secteur du vrac solide est en baisse de 9 % par rapport à 2019 avec un total de 8,4 millions de tonnes. Les ralentissements des secteurs de la construction et de l’automobile à la suite des mesures de confinement ont été des causes importantes de ce recul. En revanche, l’industrie agroalimentaire n’a pas été impactée par la pandémie. Le secteur du grain, porté par des récoltes exceptionnelles de blé dans l’Ouest canadien et de soya au Québec et en Ontario, ainsi qu’une hausse de la consommation mondiale de produits agricoles, est demeuré stable.
Le vrac liquide a enregistré une baisse de 24 % par rapport à 2019 avec 12,4 millions de tonnes, à cause de la chute de la consommation des produits pétroliers liée aux mesures de confinement.
Quant à la saison des croisières 2020, elle a été entièrement annulée conformément aux directives émises par Transport Canada.
Les revenus d’exploitation ont été de 116,6 millions de dollars, soit une baisse de 10 % par rapport à 2019. Les dépenses se sont chiffrées à 99,9 millions de dollars. En tenant compte des produits financiers, le bénéfice net est de 16,7 millions de dollars.
Les investissements en immobilisations pour l’année 2020 ont quant à eux totalisé 108 M$, dont 25 M$ ont été financés par des subventions gouvernementales. Ces investissements sont pour des projets qui totaliseront, une fois complétés, un investissement global de 1,2 milliard de dollars.
Ces projets d’infrastructure et de développement majeurs, incluant la tour d’observation du Grand Quai, la finalisation du terminal Viau, l’augmentation de la capacité ferroviaire et, bien sûr, le grand projet d’expansion à Contrecœur, sont au cœur de la vision d’avenir de l’APM. Ils sont destinés à améliorer l’offre de service du Port de Montréal, consolider la chaîne d’approvisionnement, assurer une plus grande fluidité et renforcer sa réputation et sa compétitivité à l’échelle mondiale.
Le bilan de développement durable, également rendu public aujourd’hui, fait état d’une diminution constante de l’intensité des émissions de GES liées aux activités propres à l’APM de 25 % depuis 2007. Parmi les réalisations recensées figurent l’économie de 3200 tonnes de GES grâce aux 20 installations d’alimentation électrique à quai pour navires-hivernants, l’installation de 28 séparateurs hydrodynamiques pour traiter les eaux pluviales sur le territoire portuaire, la plantation de 897 arbres et l’installation d’une halte-répit pour les personnes en situation d’itinérance au Grand Quai, en collaboration avec l’Accueil Bonneau, la Ville de Montréal et le CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal.
La pandémie de la COVID-19 et le conflit de travail entre le Syndicat des débardeurs et l’Association des employeurs maritimes ont des répercussions négatives sur les trafics du premier trimestre 2021, alors qu’on a constaté une baisse de 5 % pour l’ensemble des marchandises manutentionnées et de 6 % pour le secteur des conteneurs, secteur où la tendance s’est accélérée en mars (- 10,1 %). (Photos APM)