MONTRÉAL- La Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), le Conseil du patronat du Québec (CPQ), la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) et Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) sont extrêmement préoccupés par l’impact de la grève générale illimitée déclenchée hier par le Syndicat des débardeurs SCFP (section locale 375) au Port de Montréal sur l’économie et les entreprises de Montréal, du Québec et de l’est du Canada.
Ces organisations estiment que la grève prend l’économie en otage au moment où tous les efforts devraient plutôt être axés sur la relance suite à une crise économique sans précédent. Elles ont réclamé dans le cadre d’une conférence de presse conjointe, l’intervention immédiate du gouvernement du Canada pour permettre un retour aux activités normales dans les plus brefs délais.
«Les effets d’une grève prolongée sur l’économie de Montréal et du Québec seront dévastateurs. À chaque jour supplémentaire, on ralentira d’autant plus la relance de notre économie. On perdra des occasions de croissance future. On courra le risque que les navires qui écartent Montréal de leur itinéraire aujourd’hui n’y reviennent plus. Le port nous connecte à plus de 140 pays et 110 millions de consommateurs. Son bon fonctionnement est essentiel non seulement pour la rentabilité de nos entreprises, mais également pour la réputation de la métropole et du Québec comme places d’affaires. Il faut agir maintenant, imposer l’arbitrage et exiger le retour au travail», a déclaré Michel Leblanc, président et chef de la direction de la CCMM.
«L’annonce de la grève générale illimitée va continuer de prendre les entreprises en otage, alors que plusieurs entrepreneurs tentent actuellement de sauver leur entreprise. C’est une très mauvaise nouvelle qui a des impacts incommensurables, que l’on pense à l’autonomie alimentaire du Québec ou aux enjeux des chaînes logistiques, les impacts sont multiples dans toutes les régions et les conséquences seront importantes», a poursuivi Karl Blackburn, président et chef de la direction du CPQ.
«Les impacts du conflit de travail au Port de Montréal sur l’économie du Québec sont déjà importants. Alors que la reprise économique est encore fragile, une grève illimitée aura des conséquences désastreuses pour des milliers d’entreprises de partout au Québec qui dépendent du port pour leur chaîne logistique. Nous réitérons qu’il est urgent que le gouvernement fédéral et la ministre du Travail interviennent pour favoriser un retour normal aux opérations dès que possible», a poursuivi Charles Milliard, président-directeur général de la FCCQ.
«Les PME peinent à se relever de la crise de la COVID-19. En effet, bien que les trois quarts aient entièrement repris leurs activités au Québec, seul un tiers d’entre elles ont retrouvé leur niveau de ventes habituel. Leur ajouter des obstacles pour accéder à leurs produits ralentira non seulement leur production, mais nuira aussi à d’éventuelles ventes. Cela ne pourrait pas arriver à un pire moment pour les PME, en particulier pour celles des secteurs de la fabrication, de l’agriculture, du commerce de gros ou encore du commerce de détail. Compte tenu de l’importance du Port de Montréal, ce sont les entreprises de tout le pays qui peuvent faire les frais de cette grève. L’intervention du gouvernement du Canada pour assurer la poursuite des activités portuaires est nécessaire», a ajouté François Vincent, vice-président pour le Québec de la FCEI.
«La grève actuellement en cours fragilise grandement la capacité d’exportation et les chaînes d’approvisionnement des entreprises manufacturières québécoises et ce, alors qu’elles ont eu à encaisser plusieurs coups récemment, pensons au blocus ferroviaire, à la pandémie de la COVID-19 et à l’imposition de tarifs sur l’aluminium. Il faut absolument que les activités du port puissent recommencer rapidement. Il en va de la vitalité économique de nos régions», a conclu Véronique Proulx, présidente-directrice générale de MEQ.
Déclaration conjointe pour l’intervention du gouvernement : plus de 500 appuis recueillis
Les cinq organisations ont lancé, le 5 août dernier, une déclaration conjointe qui appelle tous les gouvernements à intervenir rapidement pour limiter les impacts de cette situation au Port de Montréal et mettre un terme au conflit. À ce jour, la déclaration a recueilli plus de 500 appuis de la part de signataires œuvrant dans tous les secteurs d’activités et issus du Québec et de l’Ontario.