Si le syndicat représentant 1 200 débardeurs au port de Montréal rejettent l’offre finale proposée jeudi pour mettre fin à l’impasse dans les négociations de travail, la Maritime Employers Association (MEA) a menacé de mettre en place un lock-out qui fermera pratiquement le deuxième plus grand port du Canada.
Cela perturberait radicalement la chaîne d’approvisionnement et les opérations portuaires au-delà de la « grève illimitée » des débardeurs depuis le 31 octobre qui a ciblé uniquement Termont, dont les deux terminaux traitent 40 % du fret conteneurisé de Montréal. Les services ferroviaires à destination et en provenance du port ont été suspendus plus tôt cette semaine.
La MEA a déclaré qu’elle avait demandé à la section locale 375 du SCFP de répondre à son offre d’ici 20 h dimanche. En l’absence d’entente, « seuls les services et activités essentiels non liés au débarquement continueront à être offerts au port de Montréal à partir de 21 h le dimanche 10 novembre ».
Les services de médiation fédéraux ont convoqué les deux parties pour examiner la situation ce matin (vendredi), et aucun détail n’a été immédiatement disponible. La convention collective actuelle a expiré le 31 décembre 2023.
Mais une source proche des négociations a déclaré a Maritime Magazine que « le syndicat ne sera probablement pas en mesure d’accepter l’offre ce week-end sur la base de réponses antérieures ».
L’offre finale de la MEA prévoit une augmentation salariale de 3 % par année pour quatre ans et une augmentation de 3,5 % pour les deux années suivantes, avec effet rétroactif au début de 2024. À l’expiration du contrat, la moyenne de rémunération totale d’un débardeur au port de Montréal sera supérieure à 200 000 $ par année. Les augmentations proposées s’appliqueront également au régime de retraite et aux prestations actuelles.
La MEA a indiqué qu’elle accepte cette importante augmentation de rémunération compte tenu de la disponibilité requise de ses employés. « Il est toutefois nécessaire que les travailleurs des lignes de débarquement donnent au moins une heure de préavis d’absence plutôt qu’une minute avant un quart de travail. Cette mesure réduira les problèmes de gestion des absences, qui ont un effet majeur sur les opérations quotidiennes. »
Près de 400 millions de dollars en marchandises transitent par le port de Montréal chaque jour, générant 268 millions de dollars d’activité économique.
Des dizaines d’entreprises et de compagnies maritimes canadiennes, dont l’Administration portuaire de Montréal, ont demandé au gouvernement fédéral d’intervenir rapidement pour mettre fin à la querelle syndicale.
La MEA a indiqué qu’elle était prête à collaborer sur toute initiative proposée par le ministre du Travail afin de parvenir à un accord satisfaisant entre les parties dans les meilleurs délais.
Entre-temps, l’AEM a souligné qu’à l’exception du secteur des vracs et des services essentiels, les opérations de manutention de conteneurs au port de Montréal connaissent un ralentissement important. En raison des arrêts de travail et d’une baisse importante du volume, ces activités ne nécessitent que 45 travailleurs à terre pour effectuer les tâches sur les quais.
« La MEA continue d’appliquer des mesures d’atténuation pour limiter les effets des grèves multiples des travailleurs et des débardeurs, qui sont en cours au port de Montréal et qui touchent non seulement les opérations, mais aussi, plus important encore, la sécurité publique et l’ensemble de l’économie québécoise et canadienne en privant des milliers d’entreprises et de consommateurs de biens essentiels », a affirmé l’AEM.
(Photo du port de Montréal)