La croissance mondiale, estimée à 3,2 % en 2023, devrait se poursuivre au même rythme en 2024 et 2025, a déclaré l’économiste en chef du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas, lors d’un point de presse à Washington.

« Cela représente une hausse de 0,3 point de pourcentage par rapport à nos projections d’octobre 2024, avec une activité plus forte que prévu aux États-Unis, en Chine et dans d’autres grands marchés émergents, mais une activité plus faible dans la zone euro », a-t-il déclaré.

Les prévisions de croissance mondiale pour 2024 et 2025 sont inférieures à la moyenne annuelle historique (2000-2019) de 3,8 %, ce qui reflète les politiques monétaires restrictives et le retrait du soutien budgétaire, ainsi que la faible croissance sous-jacente de la productivité.

Mais M. Gourinchas a fait remarquer : « L’activité économique montre une résilience surprenante avec le retour de l’inflation à la cible. Malgré d’importantes hausses des banques centrales visant à rétablir la stabilité des prix, l’économie mondiale a connu une croissance constante, soutenue par une évolution favorable de l’offre. Parallèlement, l’inflation globale devrait passer d’une moyenne annuelle de 6,8 % en 2023 à 5,9 % en 2024 et à 4,5 % en 2025. »

« Les risques pour les perspectives sont équilibrés, mais sont davantage orientés à la baisse à court terme. À la baisse, les nouvelles flambées des prix dues aux tensions géopolitiques, ainsi que la persistance de l’inflation sous-jacente, pourraient augmenter les anticipations de taux d’intérêt et réduire les prix des actifs. Des taux d’intérêt élevés pourraient avoir des effets de refroidissement plus importants que prévu, mais à la hausse, la politique budgétaire pourrait s’avérer plus expansionniste que prévu actuellement dans le contexte des élections, bien qu’au risque d’un ajustement coûteux plus tard. En outre, l’inflation pourrait chuter plus rapidement que prévu, permettant aux banques centrales de faire avancer leurs plans d’assouplissement. En outre, les progrès de l’intelligence artificielle et les réformes structurelles opportunes ont le potentiel de stimuler la productivité. »

Les pressions inflationnistes s’atténuant plus rapidement que prévu dans de nombreux pays, les risques pesant sur les perspectives d’inflation sont désormais globalement équilibrés.

(Image du globe par Dreamstime)