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Le BST est préoccupé par l’état de préparation du Canada aux urgences maritimes à la suite de son enquête sur un incendie en 2021 au bord du ZIM Kingston

Le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) a émis deux préoccupations liées à la sécurité à la suite de la perte de conteneurs et d’un incendie à bord du porte-conteneurs ZIM Kingston (M21P0297), survenus en 2021 au large de l’île de Vancouver (Colombie-Britannique). La première préoccupation liée à la sécurité concerne le risque d’un phénomène appelé roulis paramétrique, qui a entraîné la perte de conteneurs, et la seconde préoccupation porte sur les lacunes dans l’état de préparation du Canada pour intervenir en cas d’urgences maritimes.

Le 21 octobre 2021, alors qu’il attendait qu’un poste d’accostage se libère, le ZIM Kingston se laissait dériver à l’extérieur du détroit Juan de Fuca, avec 21 membres d’équipage à bord, lorsqu’il a subi une série de mouvements de roulis importants d’un côté à l’autre, qui ont entraîné la perte de 109 conteneurs et des dommages à d’autres conteneurs. Environ 36 heures plus tard, alors que le navire était ancré au large de Victoria (Colombie-Britannique), un incendie s’est déclaré dans un conteneur endommagé qui contenait des marchandises dangereuses. L’incendie s’est ensuite propagé à des conteneurs voisins et a brûlé pendant cinq jours avant d’être déclaré éteint.

Des essais sur modèle effectués au cours de notre enquête ont permis de déterminer que le ZIM Kingston avait subi un roulis paramétrique, ce qui se produit lorsque les conditions de mer convergent avec des facteurs spécifiques au navire de manière précise, ce qui entraîne des mouvements de roulis dangereux d’un côté à l’autre. Les forces créées par les mouvements extrêmes du navire ont été le facteur déclencheur de la perte de conteneurs.

L’enquête a révélé que le risque de roulis paramétrique aurait pu être décelé à l’aide des documents d’orientation dont dispose généralement l’industrie; toutefois, ces documents ne se trouvaient pas à bord du ZIM Kingston. Cette enquête et plusieurs autres enquêtes sur des événements de perte de conteneurs liés au roulis paramétrique ont révélé des incohérences et des lacunes dans la formation des membres d’équipes à la passerelle et dans l’adoption de procédures et d’outils pour les aider à gérer le risque de roulis paramétrique. L’Organisation maritime internationale prend des mesures pour mettre à jour les directives de l’industrie; toutefois, ces mesures prendront du temps.

Entre-temps, le Bureau craint que l’absence de directives à jour et exhaustives de l’industrie pour la gestion du roulis paramétrique pourrait faire que les politiques, les procédures, les outils et la formation des compagnies soient incohérents, inefficaces ou totalement absents.

Cet événement a également fait ressortir les défis auxquels le Canada est confronté lorsqu’il fait face à des urgences maritimes qui dépassent la capacité d’intervention de l’équipage du navire. Contrairement aux États-Unis, le Canada n’exige pas de plans préétablis d’intervention en cas d’urgence ou de sauvetage maritime. De plus, la Garde côtière canadienne ne participe pas directement aux activités de lutte contre les incendies maritimes, et elle ne dispose pas non plus de capacités de lutte contre les incendies qui lui permettraient d’intervenir directement en cas d’incendie sur un navire. Dans l’événement à l’étude, heureusement, le gestionnaire du navire avait pris les dispositions préalables pour une intervention d’urgence et deux navires bien équipés se trouvaient à proximité par pur hasard.

« L’intervention d’urgence qui a suivi a été déclenchée principalement en raison de circonstances imprévues, mais fortunées. Il est important de ne pas confondre cette chance avec la préparation aux situations d’urgence : la prochaine fois, nous pourrions ne pas avoir autant de chance », a affirmé la présidente du BST Kathy Fox. « Des mesures plus urgentes et plus efficaces pour répondre aux urgences maritimes dans les eaux canadiennes s’imposent. »

À la suite de modifications apportées à la Loi de 2001 sur la marine marchande du Canada, le gouverneur en conseil a maintenant la possibilité d’adopter des règlements concernant les dispositions d’urgence pour les navires. Transports Canada élabore un règlement qui obligera la prise de dispositions en matière d’intervention d’urgence, qui ne seront pas en place avant 2028. « Nous savons par expérience que l’élaboration de règlements pourrait prendre beaucoup plus de temps que prévu, mais on n’a pas besoin d’attendre », a affirmé la présidente du BST Kathy Fox. « C’est une question de priorité, et cela peut certainement être fait beaucoup plus rapidement! »

(Photo la Garde côtière canadienne)

 

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