L’industrie mondiale du transport de conteneurs est confrontée à une crise de quelques semaines, alors que les Houthis basés au Yémen continuent d’attaquer des navires marchands en mer Rouge et que d’importants réacheminements de transporteurs évitent le canal de Suez avant le Nouvel An chinois qui débutera le 10 février.

Philip Damas, responsable de Drewry Supply Chain Advisors, affirme que les 4 à 5 prochaines semaines seront cruciales pour le transport maritime mondial et le trafic de conteneurs, en particulier entre l’Asie et l’Europe ainsi que la Méditerranée.

Drewry estime que plus de 800 navires représentant environ 10 millions d’unités équivalentes de vingt pieds (EVP), soit environ un tiers de la capacité mondiale des porte-conteneurs, sont touchés par les attaques de la mer Rouge et les déroutements autour du cap de Bonne-Espérance.

« Toute perturbation avant le Nouvel An chinois est toujours une préoccupation pour les expéditeurs. Bien que la situation actuelle cause déjà des goulots d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, nous croyons qu’il y a une capacité suffisante pour gérer la congestion, les pénuries d’équipement et les retards », a affirmé M. Damas.

Mais il a averti que la capacité de l’Asie vers l’Europe est actuellement « très limitée » et qu’il y a encore moins de capacité vers la mer Rouge en provenance de l’Asie, de l’Europe ou des États-Unis « Il y a une certaine panique en Chine à l’heure actuelle au sujet de la disponibilité de la capacité », a-t-il dit.

« Il convient toutefois de noter que l’équipement des conteneurs restera probablement déplacé pendant plusieurs semaines, ce qui aura une incidence sur les horaires de service et créera des vents contraires inflationnistes. Il y a une marge de manœuvre limitée pour atténuer toute escalade dans la situation de sécurité régionale », a ajouté M. Damas.

(Photo d’un navire dans le canal de Suez avant la crise de la mer Rouge.)