LONDRES (2 décembre 2020)—Le panel de haut niveau sur la construction d’une économie océanique durable (le Panel océanique) a présenté aujourd’hui un nouveau programme d’action maritime, associé à des engagements audacieux et à de nouvelles études. Les dirigeants de l’Australie, du Canada, du Chili, des Fidji, du Ghana, de l’Indonésie, de la Jamaïque, du Japon, du Kenya, du Mexique, de la Namibie, du Portugal et ceux de la Norvège et des Palaos, coprésidents du Groupe, ont publié aujourd’hui Transformations pour une économie océanique durable: une vision pour la protection, production et prospérité. Ils s’engagent ainsi à gérer durablement l’ensemble de la zone maritime sous leur juridiction nationale d’ici 2025, conformément aux plans océaniques durables.
Les pays adopteront une approche holistique de la gestion des océans, combinant la protection, la production et la prospérité de près de 30 millions de km2 d’eaux nationales, soit une zone de la superficie de l’Afrique. Le Panel a également exhorté les dirigeants des États côtiers et océaniques du monde entier à s’engager en faveur de l’objectif de 100 % afin que l’intégralité des Zones Économiques Exclusives (ZEE) soit gérée de manière durable d’ici 2030.
Le nouveau programme d’action océanique d’aujourd’hui, s’il est mis en œuvre, pourrait aider à produire jusqu’à 6 fois plus de nourriture à partir de l’océan, à générer 40 fois plus d’énergie renouvelable, à sortir des millions de personnes de la pauvreté et à contribuer à la réduction d’un cinquième des émissions de gaz à effet de serre (GES), nécessaires pour maintenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5 ° C
« Le bien-être de l’humanité est étroitement lié à la santé de l’océan. L’océan nous nourrit, stabilise le climat et conduit à une plus grande prospérité », a déclaré Erna Solberg, Première ministre de Norvège et co-présidente du Panel. « Pendant trop longtemps, nous avons pensé qu’il existait un faux choix entre la protection et la production des océans.»
Les recommandations de l’Ocean Panel se concentrent sur cinq domaines critiques: la richesse des océans, la santé des océans, l’équité des océans, la connaissance des océans et le financement des océans.
Un océan sain est essentiel pour tout le monde. Plus de trois milliards de personnes dépendent chaque jour de la nourriture de l’océan. L’océan couvre 70% de la planète et contribue au transport d’au moins 90% des marchandises. Un océan sain contribue à 1,5 billion de dollars par an à l’économie mondiale et à des millions d’emplois dans les secteurs de la pêche, du tourisme, des transports et plus encore. L’océan fournit de la nourriture, de l’énergie et des médicaments. L’océan est une source de loisirs, de découvertes, d’identité et de culture pour des milliards de personnes. L’océan stabilise également le climat en absorbant environ un quart des émissions de CO2 et en produisant la moitié de l’oxygène dans le monde. Pour protéger et récolter les bénéfices de cette ressource vitale, le monde doit passer à une économie océanique durable.
Des efforts sont déjà en cours pour accélérer, faire évoluer et financer le nouveau programme d’action pour les océans. Cela comprend des coalitions multipartites axées sur les énergies renouvelables océaniques, la responsabilité maritime, la décarbonisation maritime, le tourisme et l’alimentation bleue.
L’Ocean Renewable Energy Action Coalition (OREAC), la première coalition publique, a publié aujourd’hui le rapport Power of Our Ocean pour soutenir les gouvernements du monde entier dans le développement des énergies renouvelables basées sur l’océan.
De manière significative, le Groupe a collaboré avec un réseau consultatif de plus de 135 organisations du secteur privé, d’ONG et d’organisations intergouvernementales dans 35 pays pour faire avancer l’action par le biais de leurs propres institutions et réseaux. Les travaux du Groupe sont également soutenus par un Secrétariat basé au World Resources Institute, un Groupe d’experts composé de plus de 70 scientifiques et experts de premier plan de 26 pays, et l’Envoyé spécial pour les océans du Secrétaire général des Nations Unies.
À partir de demain, le 3 décembre, les pays du Panel organiseront une série d’événements de lancement nationaux pour renforcer la volonté politique mondiale autour de leurs engagements. Des Fidji au Mexique, les pays partageront leurs plans spécifiques, discuteront des actions prioritaires et exploreront ce que signifie Give It 100% pour leur pays, leur population et la planète. Le professeur Lubchenco ouvrira également les Dialogues sur le climat océanique de la CCNUCC le même jour.
Le premier ministre canadien Justin Trudeau a commenté au nom de l’État membre du Canada: «Qu’il s’agisse de l’Atlantique, du Pacifique ou de l’Arctique, nos océans sont au cœur de nombreuses communautés canadiennes. Au Canada, où le littoral est le plus long au monde, nous savons que notre économie et notre bien-être sont étroitement liés à la santé de nos océans. Nous savons aussi que c’est à nous de les protéger. C’est pourquoi nous sommes déterminés à travailler avec les dirigeants internationaux du groupe d’experts sur les océans et à élaborer une stratégie exhaustive relative à l’économie bleue. Nous demandons également à d’autres dirigeants étrangers et partenaires de nous aider à concrétiser nos objectifs. Ensemble, nous pouvons rétablir la santé de nos océans de manière durable, bâtir des économies bleues plus fortes et plus résilientes et créer un avenir plus sain, plus propre et plus prospère pour les générations d’aujourd’hui et de demain. »
« Les Australiens ont toujours eu un lien profond avec l’océan. Il fait partie intégrante de ce que nous sommes : notre culture, nos vies et nos moyens de subsistance. Nombre de nos industries les plus importantes sont basées sur l’océan, notamment la pêche, le commerce, le tourisme et les loisirs. L’Australie investit dans des solutions pratiques aux défis auxquels sont confrontés nos océans, afin de protéger nos précieux écosystèmes marins et côtiers, tels que la Grande barrière de corail. » a commenté le premier ministre de l’Australie, Scott Morrison.
De son côté, le Premier ministre japonais Yoshihide Suga a évoqué la tentative de son pays de débarrasser le monde des déchets plastiques marins. «En gage de notre mission de s’attaquer au problème des déchets plastiques marins, nous cherchons à promouvoir globalement des mesures qui suivent l’Osaka Blue Ocean Vision, réduire la pollution supplémentaire par les déchets plastiques marins à zéro d’ici 2050. » Photo: Pierre Terrien