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Décès de William A. O’Neil, figure du monde maritime

Le Secrétaire général de l’OMI, Kitack Lim, a exprimé ses sincères condoléances au Gouvernement canadien et à la famille de M. O’Neil, ainsi que les condoléances de l’ensemble des membres et du personnel de l’OMI. 

Secrétaire général de l’OMI de 1990 à 2003, M. O’Neil a été président et chef de la direction de l’Administration de la voie maritime du Saint-Laurent entre 1980 et 1990 et auparavant commissaire de la Garde côtière canadienne de 1975 à 1980.

« C’est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès de M. O’Neil, un grand ami et un mentor qui a apporté une contribution personnelle énorme afin de parvenir à des normes globales en matière de sûreté, de sécurité et d’environnement », a déclaré M. Lim. M. O’Neil a été Secrétaire général de l’OMI de 1990 à 2003. 

« M. O’Neil était véritablement un Secrétaire général remarquable. Ses actions et ses initiatives ont eu un impact important et durable sur les travaux de l’Organisation. Personnellement, j’ai toujours apprécié ses conseils et ses avis, ainsi que son amitié et son leadership. M. O’Neil a laissé un héritage durable à l’Organisation. Il était un ardent défenseur de l’universalité de l’OMI et le nombre de membres de l’Organisation a augmenté de façon significative sous sa direction. Il encourageait une participation large et efficace de toutes les parties prenantes du secteur maritime aux travaux de l’Organisation », a déclaré M. Lim. 

« Par-dessus tout, M. O’Neil était déterminé à soutenir les États en développement dans l’adoption et la mise en œuvre des instruments de l’OMI, et recherchait activement de nouvelles sources de financement extrabudgétaire. Et il a travaillé sans relâche pour renforcer la pertinence et les capacités des instituts de formation de l’OMI, soit l’Université maritime mondiale et l’Institut de droit maritime international. »  

Au cours du mandat de M. O’Neil, l’Organisation a adopté de nombreux traités et a réagi à des enjeux mondiaux, notamment en matière de sûreté maritime et de piraterie.   

M. O’Neil est intervenu personnellement pour demander aux Membres de l’OMI de se pencher sur des enjeux fondamentaux en matière de sécurité, notamment la sécurité des vraquiers et celle des navires à passagers de grandes dimensions. Il a formé une équipe d’experts pour examiner la sécurité des navires rouliers, à la suite du naufrage tragique du transbordeur Estonia. Toutes ces actions ont mené à des progrès considérables en matière de normes de sécurité maritime.   

La protection de l’environnement était également primordiale pour M. O’Neil. Il a supervisé l’adoption du Protocole de 1997 à la Convention MARPOL afin d’inclure une nouvelle Annexe VI sur la prévention de la pollution de l’atmosphère par les navires (aujourd’hui élargie pour inclure des exigences en matière de rendement énergétique) et des révisions à la Convention MARPOL afin d’accélérer le retrait des navire-citerne à coque simple. Sa passion pour la protection de la biodiversité marine a jeté les bases pour l’éleboration de mesures visant à prévenir la propagation d’espèces aquatiques potentiellement nuisibles dans les eaux de ballast des navires, qui seront ensuite, en 2004, adoptées sous la forme d’un nouveau traité de l’OMI sur la gestion des eaux de ballast.

L’adoption du Code international de gestion de la sécurité (ISM) et les révisions de 1997 à la Convention internationale de 1978 sur les normes de formation des gens de mer, de délivrance des brevets et de veille (STCW) comptent parmi les nombreuses autres réalisations marquantes de l’OMI sous la direction de M. O’Neil.  

Après les attentats du 11 septembre 2001, le leadership de M. O’Neil a mené à l’élaboration d’un tout nouveau régime pour la sûreté dans le domaine maritime, soit le Code international pour la sûreté des navires et des installations portuaires (ISPS). Ce dernier a été adopté en moins d’un an, démontrant la capacité de l’Organisation à répondre agilement aux menaces émergentes.  

L’emblématique Mémorial des gens de mer, situé au Siège de l’OMI à Londres, est un monument qui témoigne de l’appréciation et de la reconnaissance de M. O’Neil envers l’élément humain du transport maritime, et plus particulièrement du rôle des personnes qui sont au cœur des transports maritimes: les gens de mer. M. O’Neil a créé le Fonds pour le Mémorial des gens de mer afin de financer cette sculpture.  

 M. O’Neil a été élu Secrétaire général de l’OMI pour un premier mandat qui a débuté en 1990. Il a ensuite reçu un deuxième mandat commençant en 1994, un troisième mandat commençant en 1998 et un autre de deux ans de 2002 à 2003. Son mandat comme Secrétaire général a été le deuxième plus long de l’histoire de l’OMI. 

M. O’Neil a obtenu son diplôme en génie civil de l’Université de Toronto dans son pays natal, le Canada, en 1949 et a occupé divers postes au sein du ministère fédéral des Transports. Il était particulièrement associé à l’Autorité de la voie maritime du Saint-Laurent. 

M. O’Neil a été commissaire de la Garde côtière canadienne de 1975 à 1980, puis est devenu président et chef de la direction de l’Autorité du Saint-Laurent, poste qu’il a occupé jusqu’à son arrivée à l’OMI. Toutefois, ses liens avec l’OMI remontent à 1972, lorsqu’il a représenté le Canada au Conseil de l’OMI. Il est devenu président du Conseil de l’OMI en 1980 et a été réélu quatre fois. 

En 1991, M. O’Neil est devenu chancelier de l’Université maritime mondiale de Malmö, en Suède, et président du conseil d’administration de l’Institut international de droit maritime à Malte.  

M. O’Neil était membre de l’Association des ingénieurs professionnels de l’Ontario et de l’American Society of Civil Engineers. Il était Docteur en droit (Honoris Causa) de l’Université de Malte, Docteur en sciences (Honoris Causa) de l’Université de Nottingham Trent, Docteur en droit (Honoris Causa) de l’Université Memorial de Terre-Neuve et Docteur en droit (Honoris Causa) de l’Université maritime de Corée. 

En 1992, M. O’Neil a été élu au sein de la Royal Society of Arts. En 1994, il a été élu membre de la Royal Academy of Engineering et membre de l’Institute of Logistics and transport (anciennement le Chartered Institute of Transport), au Royaume-Uni, et a reçu la Médaille des amiraux au Canada. En 1995, il a reçu le prix NUMAST (National Union of Marine Aviation and Shipping Transport Officers), au Royaume-Uni ; le prix de la personnalité de l’année de SEATRADE ; la médaille d’or de la Professional Engineers Ontario ; et a été nommé Commandeur de l’Ordre National des Cèdres au Liban et Membre de l’Ordre du Canada. 

En 1996, M. O’Neil a été nommé membre du Engineering Alumni Hall of Distinction de l’Université de Toronto et en 1997, il a reçu le Silver Bell Award du Seamen’s Church Institute, à New York. En 1998, il a reçu le CMA Commodore Award de la Connecticut Maritime Association (États-Unis), l’Orden « Vasco Nuñez de Balboa » en el Grado de Gran Cruz (Panama) et le prix « Dioscuri », Lega Navale Iitaliana (Agrigente, Italie). En 1999, il a reçu la médaille du vice-amiral « jerry » de la Société des architectes et ingénieurs navals (États-Unis), et en 2000 le prix Halert C. Shepheard (États-Unis). 

Entre autres distinctions, il a reçu en 2001 la Médaille pour services éminents de la Direction générale des affaires maritimes (Colombie) ; et en 2002 le prix CITIS (Communication & IT in Shipping) pour l’ensemble de ses réalisations (Royaume-Uni) la Médaille du jubilé d’or (Canada) et la médaille du « 15 novembre 1817 » (Uruguay) et a été honoré par la Worshipful Company of Shipwrights (Honoris Causa) (Royaume-Uni). En 2003, il a été décoré de l’Ordre du mérite de la marine marchande du Venezuela.  

M. O’Neil a reçu le Prix maritime international de l’OMI en 2003.  

M. O’Neil est décédé le 29 octobre 2020. Il laisse dans le deuil son épouse, Mme Olga O’Neil, ses enfants et ses petits-enfants.

Photo: IMO

 
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