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Ottawa refuse d’intervenir dans la grève des débardeurs de Montréal

Le trafic est gravement compromis par des camions porte-conteneurs bloqués à Montréal

Par Leo Ryan, rédacteur en chef

Le gouvernement fédéral canadien a rejeté les demandes urgentes de chefs d’entreprise d’intervenir directement dans une grève d’une durée illimitée lancée lundi par plus de 1 100 débardeurs du port de Montréal. Mais les observateurs considèrent qu’une telle option reste possible si la paralysie du port durait beaucoup plus longtemps.

«Nous avons confiance dans le processus de négociation collective, car nous savons que les meilleures affaires sont conclues à la table», a déclaré la ministre du Travail, Filomena Tassi. Elle et le ministre des Transports, Marc Garneau, ont exhorté les deux parties à éviter d’autres perturbations en concluant une convention collective pour remplacer celle qui a expiré le 31 décembre 2018.

L’escalade du conflit entre la Maritime Employers Association (MEA) et le syndicat débardeur, la section locale 375 du SCFP a provoqué le détournement de porte-conteneurs vers d’autres ports de la côte est comme Halifax, Saint John et New York, entraînant des retards et des coûts supplémentaires pour les expéditeurs et les transporteurs. La grève actuelle est le quatrième arrêt de travail des débardeurs au deuxième plus grand port du Canada depuis le début de juillet.

«L’attente claire de notre gouvernement est que les deux parties travaillent ensemble pour résoudre rapidement leurs différends», a déclaré le ministre Tassi. «Nous surveillerons la situation de près et examinerons comment soutenir les efforts de médiation en cours.»

Elle a fait remarquer que les équipes de médiation fédérales ont rencontré les deux parties à de nombreuses reprises et continuent d’être présentes et disponibles. «C’est en parvenant à un accord négocié que les fonctions normales peuvent revenir au port, et tout ce qui retarde le processus de négociation est décevant et préjudiciable aux économies locales et nationales.»

Le MEA a exprimé sa déception face à la dernière action de grève. Il a proposé qu’une solution puisse résider dans une trêve – rejetée par le syndicat – qui aboutirait à un arbitrage exécutoire si aucun accord n’était trouvé après deux mois de négociations.

Lundi, cinq groupes d’affaires ont appelé Ottawa à intervenir et à forcer la reprise des activités portuaires parce que la grève «prend en otage l’économie».

«Les effets d’une grève prolongée sur l’économie de Montréal et du Québec seront dévastateurs», a commenté le président de la Chambre de commerce de Montréal, Michel Leblanc. «Avec chaque jour qui passe, la grève ralentira davantage la reprise de notre économie. Nous perdrons des opportunités de croissance future. Il y a un risque que les navires qui retirent Montréal de leurs routes aujourd’hui ne reviennent pas. Le port nous relie à plus de 140 pays et 110 millions de consommateurs. »

Les horaires et les conditions de travail sont les principaux obstacles aux négociations, selon le syndicat des débardeurs.

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